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Critique de Bequelune


Zahira se prostitue à Paris auprès des étrangers et des vieux maghrébins sans le sou. Ce n'est pas comme ça qu'elle gagnera bien sa vie, mais elle s'en moque : l'argent n'a jamais été son moteur. Ce n'est pas non plus les sous qui motivent Aziz, qui sera bientôt une femme. Ni d'ailleurs Mojtaba, iranien en fuite, ni même Zineb, disparue dans d'étranges conditions.

J'ai trouvé ce petit livre extrêmement touchant. Son action se passe entre Paris et ces « ailleurs » arabes et/ou musulmans que sont le Maroc, l'Algérie, l'Iran... C'est un livre qui parle des minorités. Minorités ethniques d'abord, puisque tous les personnages ont en commun d'être « issues de la diversité » comme dit cette horrible expression de notre temps. Arabes, noirs ou perses dans un Paris blanc qui ne leur donne pas toujours la vie facile. Minorités sociales également, car ces personnages, qui se prostituent pour plusieurs d'entre eux, n'ont pas forcément leur papier, bougent beaucoup pour échapper à la police ou à des tueurs... Mais aussi minorités LGTB. Trans ou homos, ils ont vécus des moments difficiles dans leur pays d'origine, et cela ne s'est pas toujours arrangé en France.

Je suis quand même un peu déçu de ce livre car je trouve que l'auteur est resté au niveau d'une description des personnages, mais que tout cela ne forme pas véritablement un roman – même un court roman. Alors oui les descriptions des persos sont très belles, dans une langue extrêmement touchante – j'ai envie de dire « poétique » en fait tant Abdellah Taïa joue avec les mots, le rythme des phrases, l'alternance du français et de l'arabe. Mais je n'ai pas trouvé cela tout à fait satisfaisant. Ou plutôt : un peu frustrant.

C'est parce que j'ai aimé ce livre. J'aurais voulu aller plus loin, que l'auteur prenne ces personnages si bien racontés pour en faire une longue histoire avec sa plume si particulière.
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