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Critique de hannah851


Au premier abord, ce manga surprend par son sujet mais quand j'ai vu l'auteur, je me suis dit pourquoi pas ? En effet, le talent de Jiro Taniguchi réussi le challenge de marier une histoire du genre western avec le manga. Malgré un début d'histoire un peu improbable (les aventures de deux samouraïs dans l'Ouest américain), je me suis cependant laissée rapidement emporter par le récit. Ce dernier se base sur une importante recherche documentaire qui donne une réalité historique au récit en mêlant avec justesse personnages historiques et imaginaires. Cependant, l'auteur n'arrive pas à se détacher de la dichotomie Bon (Indiens/Japonais) et Mauvais (Blancs/Crows). Il a aussi parfois un discours trop scolaire dans la narration des faits historiques qui auraient gagné à être moins figé. L'histoire nous transporte en territoire indien, dans le Wyoming et le Dakota du Nord, où vivent encore en liberté les groupes de cheyennes, de sioux ou de crows malgré l'avancée des Blancs et du chemin de fer, la ruée vers l'or et le massacre en masse des bisons. Hikosaburo et Manzo sont deux samouraïs exilés depuis la restauration de Meiji (1868) aux États-Unis qui, après une tentative infructueuse de chercheurs d'or, vivent de la chasse en territoire crow. Après avoir sauvé une indienne, Running Deer, Hikosaburo et Manzo se retrouvent en contact avec des guerriers oglalas dont le chef n'est autre que Crazy Horse. Fortement impressionné par leur technique de combat, il leur propose de se joindre à eux pour leur enseigner le jujitsu. Visionnaire et idéaliste, Crazy Horse y voit en effet un nouveau moyen de défense contre les Blancs. Les deux guerriers vont s'intégrer rapidement jusqu'à prendre un nom indien. Au fil des pages, le lecteur se rend compte que les indiens et les samouraïs se révèlent peu différents dans leur mode de pensée, leur concept de justice, de vie et de mort. Bushido japonais et code d'honneur indien ne font qu'un. La précision du dessin de Jiro Taniguchi et la division des cases dans les scènes de combat et plus particulièrement les scènes de tir à l'arc rend compte du mouvement réel du geste de l'archer et du tracé de la flèche jusqu'à sa cible. On a vraiment l'impression de le vivre. Les scènes de violence qui dénoncent le génocide dont sont victimes les indiens sont surprenantes chez un auteur comme Jiro Taniguchi. Elles sont d'ailleurs un peu trop forcées et peu naturelles notamment dans la représentation des membres démembrés... Si l'ambiance western, évoquant les films du même genre, est bien rendu dans les scènes de bivouac ou de campement, dans les vues dépaysantes d'une nature sauvage à perte de vue et dans les attaques, il est à regretter que le style graphique de Taniguchi, très parlant dans les scènes intimistes, n'est pas été exploité dans la relation entre Hikosaburo alias Sky Hawk et Running Deer. Cependant, ce manga m'apparaît comme une bonne approche des derniers moments de liberté des Indiens des Plaines avant leur mise en réserve. Enfin, la bataille de Little Big Horn, dernière victoire des Indiens sur l'armée, et conclusion du récit, est bien rendue tant du point vue des faits historiques que graphiquement.
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