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En 1869, une quarantaine de Japonais du Clan Aizu qui dans la guerre civile japonaise avaient pris le parti du shogun quittent Yokohama pour San Francisco... Ainsi finit L Histoire et ainsi démarre l'histoire : Jirô Taniguchi nous racontent les heurs et malheurs d'Hikosaburô et de Manzô deux samouraïs du Clan Aizu qui en portant assistance à la fugitive enceinte Running Deer se retrouvent de fils en aiguille à défendre une nouvelle cause perdue : celle des guerres indiennes ! Mais si dans la Guerre de Boshin* ils n'avaient fait qu'obéir aux ordres de leurs daïmios, dans les guerres indiennes c'est de leur propre chef qu'ils défendent la cause de la justice en combattant aux côtés des braves Peaux Rouges contre les perfides Visages Pâles. Rejetés avec mépris par les WASP persuadés d'être l'aboutissement de l'humanité mais accueillis à bras ouverts par la tribus des Oglalas qui ne se sont jamais posés ce genre de question, Hikosaburô et Manzô deviennent peu à peu Sky Hawk et Winds Wolf. Et la ploutocratie de Washington qui semble avoir de tout temps privilégié le business à l'humanité bafoue absolument toutes les traités signés** (sauf celui qui a été passé avec les Amérindiens Navajos : c'est un mystère total auquel même les historiens yankees n'ont aucune réponse à offrir) : d'humiliations caractérisée en crimes contre l'humanité (car les États-Unis d'Amérique n'ont jamais été rebuté par les pratiques génocidaires s'il y avait du pognon à se faire), la tension monte pour aboutir à un choc de civilisations voulu et organisé par des élites suprématistes. Lors de la Bataille de Little Big Horn Sky Hawk affronte en combat singulier sa Némésis Big Bear le champion crow collabo avant que le Général George Armstrong Custer et les siens ne se fassent bien justement massacrer jusqu'au dernier (pas de pitié pour ceux qui sans aucune pitié pitié sont devenus des criminels contre l'humanité !)... Ce n'est qu'un baroud d'honneur et le sort des Amérindiens est scellé, mais malgré tout la vie continue...

Jirô Taniguchi le plus européanisé des mangakas que les ignares et/ou suprématistes en matière d'art séquentiel qualifie de fabriquant à la chaîne de japoniaiseries (suivez mon regard ^^) nous offre avec Sky Hawk un western pro-indien d'un peu moins de 300 pages inspiré de "Little Big Man", "Jeremiah Johnson", "Un Homme nommé Cheval", "Danse avec les loups", "Le Dernier des Mohicans" et tutti quanti... L'ensemble est peut-être un peu manichéen voire un peu naïf mais on ne peut lui dénier son immense humanité ! Sur la forme on connaît les immenses qualités et les quelques limitations de l'artiste : c'est très beau et très soigné à tous les niveaux, mais le charadesign clonesque tire un peu l'ensemble vers le bas (dans une oeuvre « littérature blanche » avec moins de 5 personnages ça passe bien, mais dans une fresque épique ça se voit un peu hein ^^).

PS : les mêmes causes produisant les mêmes effets j'ai trouvé pas mal de similitudes avec la séquence western de la saga "Devilman" ^^


* le parti impérial a rallié tous les mécontents de l'ouverture et de la modernisation du Japon, mais après avoir vaincu ses ennemis il a trahi ses alliés avant de mettre en place une politique de modernisation forcée sans aucune ouverture dont la principale victime fut le peuple japonais... C'est donc tout à fait logiquement que le Japon accoucha d'un régime totalitaire et suprématiste dont les élites actuelles sont de plus en plus nostalgiques ! Monde de Merde

** Et dire qu'Emmanuel Macron le président des riches croit encore à l'image de toute une classe politique complètement has been que la France et l'Europe peuvent tirer quelque chose de positif d'un traité avec les Yankees... A ce niveau-là ce n'est plus de la bêtise, c'est de la trahison caractérisée voulue et organisée (c'est bien pour cela que leurs négociations se font à huis-clos sous le sceau du secret, car les peuples se font bien niquer avec la complicité des autorités qui touchent leurs trente deniers sur leurs comptes cachés !)... Monde de Merde
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Ma première visite à la toute nouvelle médiathèque de ma ville fut vraiment fructueuse. Après m'avoir permis de découvrir le travail de Chabouté à travers ses Fables Amères et le Dieu vivant de Comès que je n'avais pas lu, je suis tombé sur un Taniguchi qui m'était totalement inconnu. Bien qu'il traite d'un univers que je n'apprécie que peu, le western, (overdose que je dois à La Dernière Séance de M. Eddy quand j'étais gamin !!...) je me suis laissé tenter.

Deux samouraïs, Hikosaburô et Manzô, vivent dans les montagnes du Wyoming. Un jour, l'un d'eux vient en aide à Running Deer, une indienne qui vient de mettre un enfant au monde, seule, dans les fourrés. Il décide de la conduire dans la cabane qu'il habite. Tout se complique quand deux hommes à la recherche de l'indienne débarquent, avec l'intention de la retrouver, elle et surtout l'or qu'elle leur aurait volé. Tout aurait pu très mal tourner sans l'intervention d'un groupe d'indien Oglala avec à sa tête un certain Crazy Horse. Nos deux samouraïs vont devenir Sky Hawk et Winds Wolf…

Voilà pour le point de départ d'une histoire d'une grande richesse qui mêle petite et grande histoire, réalité et fiction, personnages ayant existés et protagonistes inventés de toute part. A partir de faits réels, les premiers migrants japonais parti de Yokohama pour San Francisco, l'auteur nous livre un récit d'une grande richesse grâce notamment au mélange entre les deux cultures, japonaises et indiennes et surtout grâce à des valeurs communes comme l'honnêteté et la loyauté ou encore le respect des traditions. C'est toujours très finement amené sans alourdir la trame principale. On en apprend également beaucoup sur l'histoire des indiens et leur affrontement avec les troupes américaines et leurs fameuses tuniques bleues. La vérité historique n'est jamais bien loin, l'ensemble est rythmé, sans temps mort. Amitiés virils, amours impossibles, drames, combats, rancunes et vengeances, tous les ingrédients sont réunis pour nous faire passer un excellent moment. Et pourtant, comme je vous le disais en préambule, ce n'était pas gagné d'avance.

Plus que le destin d'un seul homme, c'est le destin de tout un peuple qui nous est ici évoqué.

Un excellent moment donc car même si ce n'est pas du grand Taniguchi, c'est du très bon Taniguchi.

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Comment émettre une critique pertinente quand on est novice en matière de manga ? Ce que je peux dire par contre, c'est que j'ai aimé : l'histoire est simple mais s'appuie sur des personnages et des faits historiques, on retrouve ainsi Crazy Horse, Sitting Bull, le général Custer, la bataille de Little Big Horn. Les graphismes sont magnifiques, certaines planches, particulièrement les paysages en début et fin de chapitres sont de véritables tableaux. Les scènes de combat ou animales sont aussi très réussies.
La lecture dans le sens original ajoute à l'exotisme et on se plie très vite à la discipline. Il est un peu plus perturbant de lire les pages de droite à gauche que de tourner les pages "à l'envers ". Belle découverte.
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Ca fait longtemps que je n'avais plus lu d'oeuvre de Tanigushi et je suis un peu passée à côté.
Deux anciens samouraïs arrivés aux USA sont "adoptés" par une tribu de Sioux Oglala dirigés par le fameux Crazy Horse.
Acceptés aux rangs des guerriers, ils vont lutter contre les Blancs qui pratiquent un long travail de sape pour contraindre les Indiens à se confiner dans des réserves gérées par l'Etat.
J'ai trouvé ça assez froid et les données didactiques visant à donner des informations historiques figent le récit.
Je trouve que le travail de Tanigushi fait toujours mouche dans des récits plutôt contemplatifs ou familiaux. Je trouve sont trait moins adapté aux récits d'action.
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Peut-être pas la meilleure BD de Taniguchi, pour moi. Je préfère le lire dans des BD telles que le journal de mon père ou Les années douces.
J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, de plus, lire dans le sens original est compliqué au début.
Une bonne expérience malgré tout.
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On ne présente plus Taniguchi. Sa biographie est déjà assez fournie avec quelques beaux chefs d'oeuvre. L'originalité de cette bd tient au fait que l'auteur s'essaye au genre du western en revisitant l'histoire de la conquête de l'Ouest. Cette fameuse conquête est passée malheureusement par le massacre des tribus indiennes. Les dernières résistent farouchement autour du lieu sacré des montagnes de la région des Black Hill. L'auteur s'inspire directement des films Little Big Man ainsi que Danse avec les loups.

Maintenant, j'ai plusieurs reproches à faire à cet one shot malgré d'indéniables qualités graphiques et narratives. Les deux héros, anciens samouraïs, sont totalement interchangeables et hermétiques. On ne saurait les distinguer. Ils traversent littéralement cette histoire sans laisser véritablement leur marque. On se demande d'ailleurs pourquoi l'auteur a choisi son titre en fonction du nom indien de l'un et pas de l'autre. Il n'y a pas de véritable émotion qui passe à travers leurs personnages beaucoup trop héroïques et lisses pour être véridiques.

Je n'ai pas aimé cette façon de se rattacher à la grande Histoire pour présenter d'obscurs samouraïs japonais comme les tombeurs du fameux général Custer. Ce n'est pas rendre hommage aux indiens. En gros, on nous explique que c'est grâce à des samouraïs japonais de l'ère d'Edo que les derniers résistants indiens ont été aussi coriaces. La pilule est beaucoup trop grosse à avaler.

Pour le reste, ce fut une lecture agréable avec de magnifiques paysages de l'Ouest à contempler. Il manque une véritable saveur qui aurait fait la différence. La lecture par exemple de Martha Jane Cannary a été beaucoup plus instructive. Visiblement, l'auteur semble avoir pris goût au genre puisqu'il indique en postface qu'il aimerait bien refaire un western. Espérons qu'il soit beaucoup plus inspiré ou du moins original.
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Deux samouraïs exilés depuis la restauration de Meiji aux États-Unis pour chercher la fortune, se retrouvent à aider par hasard une jeune indienne Running Deer. Suite à ce sauvetage, les deux japonnais vont rejoindre et intégrer la tribu au moment où les hommes blancs, en pleine conquête de l'ouest, viennent exploiter les terres sacrés des tribus indiennes dont Black Hills.

Jiro Taniguchi propose dans ce roman graphique, un mélange étonnat entre les samouraïs et leurs valeurs et un récit typique des Westerns avec une guerre entre colons et indiens, mais vu du coté indien, prise de vue plus rare. L'auteur montre les valeurs du partage et d'intégration avec la relation entre ces deux étrangers (samouraïs) qui sont acceptés par les indiens et leur transmettent des techniques de combat de leur culture.

Jiro Taniguchi traite aussi de la recherche de sa place dans une société mouvante et du combat à mener pour vivre en harmonie avec ses valeurs.
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J'ai beaucoup aimé lire ce western .L'auteur a imaginé une rencontre entre deux samouraïs exilés et des guerriers Oglalas (tribu des Lakotas "peuple des prairies" ), deux civilisations totalement différentes et qui cependant se rejoignent sur certains points, leur façon de considérer la vie et la mort, sur certaines valeurs dont celle de combattre pour ce qui est juste.
Aussi, devenus membres de la tribu, Sky Hawk et Winds Wolf vont lutter contre les envahisseurs blancs qui ne respectent ni leurs paroles ni les traités signés.
La construction du cheval de fer et la ruée vers l'or vont précipiter les actions des tuniques bleues et des guerriers indiens dans une lutte sans merci.
Sont représentés ici des figures historiques telle que Crazy Horse, l'un des grands chefs Lakotas, et le lieutenant colonel George Armstrong Custer (tristement célèbre).
J'ai vraiment dévoré ce manga qui, en ce qui me concerne, se rapproche plus de la bande dessinée (découpages des planches, insertion des dialogues ou de la narration).
Les paysages , les animaux, les personnages tout est superbement dessiné .
D'ailleurs, en 2003, l'auteur confiait lui même: " le paradoxe, c'est que tout en étant mangaka, mon style est assez proche de la bande dessinée à l'européenne et que je mets beaucoup d'éléments dans chaque image.Je me situe sans doute entre la BD et le manga de ce point de vue".
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Amérique du Nord, années 1870. Au moment où les colonisateurs blancs avancent dans les travaux du Northern Pacific Railway et s'approprient, en massacrant bisons et indiens, les terres des Sioux... deux samouraïs qui ont dû s'exiler intègrent la tribu de Crazy Horse...

Manga historique retraçant dans une narration linéaire une partie du colonialisme américain (jusqu'à la bataille de Little Big Horn et la mort de Custer).
Taniguchi, dont le graphisme expressif est toujours excellemment détaillé, à glissé ces deux samouraïs dans la petite histoire... et cela fonctionne !
Si les modes de pensée/cultures/coutumes des sioux et des guerriers japonais sont très différents, ils ont bien le même sens de l'honneur et le même esprit de combativité.
Le récit, raconté du point de vue des indiens, manque peut-être un peu de suspense, mais en aucun cas ni d'émotion, ni surtout d'action.
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J'avais repéré ce manga dans les bacs de la bibliothèque municipale. le mélange entre Japon et Amérindiens m'avait attirée, alors maintenant que je suis dans une frénésie de mangas, je l'ai emprunté, sans même me rendre compte que c'était un manga du même auteur que [Quartier lointain], lu (et grandement apprécié) quelques semaines plus tôt.
Cette fois, je dois avouer que j'ai moins accroché. Je n'arrive pas à déterminer la part de vrai et d'inventé dans cette histoire. Des samouraïs japonais se sont-ils vraiment retrouvés en territoire indien, voire aux côtés de Crazy Horse, ou tout cela n'est-il que de l'affabulation complète ? J'ai toujours beaucoup de mal lorsque je ne peux pas faire la part entre réalité historique et invention romanesque, et cela a parasité ma lecture pendant tout le temps où elle a duré.
Sinon, l'histoire est plutôt bien menée, sans trop de clichés me semble-t-il, et avec une belle façon de montrer les ponts entre des cultures différentes et comment leurs philosophies, même si elles s'expriment différemment, peuvent se rejoindre.
Ce fut donc une lecture en demi-teinte, intéressante et bien menée, mais étrange de par l'idée même de western japonisant. Les dessins, dans leur simplicité apparentes, sont intéressants, les paysages sont bien rendus. Il y a donc matière à rêver et à réfléchir dans ce livre, mais je n'ai pas su me laisser emporter comme il l'aurait fallu.
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