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Critique de bibli093


Annoncé comme un chef d'oeuvre, ce texte de Tanizaki, bien que court, m'a dérangée à plusieurs égards. L'éloge qui y est faite d'une esthétique japonaise, dont la finesse tiendrait essentiellement à l'habileté à créer des jeux d'ombres, pâtit selon moi d'une mise en contraste abusive avec ce que l'auteur présente comme son pendant occidental : l'attrait pour une clarté hygiéniste et quasi-exhibitionniste. le bon goût oriental tel que parvient à le dépeindre Tanizaki semble pourtant suffisamment à la hauteur pour ne pas nécessiter d'être mis en valeur aux dépens d'une autre culture. Aussi, la conception de la beauté féminine proposée dans ce livre m'a laissée perplexe, à savoir l'idée que la beauté du corps d'une femme n'existe que dans l'illusion de son absence induite jadis par les codes vestimentaires.

Ces premières considérations n'empêchent pas toutefois d'apprécier le talent de l'auteur dans la description du savoir-faire asiatique qui donne aux objets les plus triviaux l'aspect d'oeuvres d'art. Par les mots, Tanizaki nous donne accès à une représentation tout en nuances des éléments mis en scène dans une pénombre feutrée s'accordant bien avec le flou de la visualisation mentale du lecteur. de quoi aspirer à retrouver l'ambiance réconfortante d'une pièce où les sens ne sont pas surexcités par l'omniprésence des stimuli environnants.

Cette entrée en matière de l'oeuvre de Tanizaki me concernant est donc assez mitigée. L'envie persiste néanmoins de découvrir davantage d'écrits de l'auteur pour voir son sens de l'esthétique mis au service de la littérature puisque celui-ci se donne pour objectif, à travers elle, de « faire revivre (…) cet univers d'ombre que nous sommes en train de dissiper ».
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