Nous avons bu un délicieux rosé. Gris, souple et frais. Puis nous avons observé celles et ceux qui évoluaient autour du bassin extérieur, sur la vaste terrasse de l’Excelsior. Nous avons envié leur portefeuille, pas leur vie. C’est l’avantage d’être pourvue d’un regard incisif et moqueur, et le seul d’être née sans fortune !
Une demi-heure plus tard, lorsque les trois générations de top model en bikinis ont déserté les lieux pour faire place aux membres cravatés du staff de la ligue de tennis, nous avons compris que les festivités commençaient.
Valentina et moi approchons de l’îlot central où il nous semble apercevoir une fontaine de champagne.
— Rappelle-moi à quelle heure le carrosse vient me chercher ? me glisse ma sœur lorsque nous arrivons face aux serveurs, qui ont revêtu pour l’occasion le même genre de tenue qu’elle avant que nous nous changions.
— Dans deux heures ! Tâche de bien te tenir, ou je me ferai un plaisir de rédiger un rapport à ton fiancé.
Je rêverais que ma sœur dérape. Qu’elle boive et tombe sur un chic type qui lui fasse voir la vie en rose. Si cela arrive, j’envisage de le communiquer à ce connard de Nicolas par voie de presse !
- Buvez un jus de grenade, pour vous aider à récupérer sans vous empêcher de dormir.
Je fronce les sourcils, lui les hausse. La bretelle bleu marine de mon maillot de bain a glissé, son regard s'est posé sur mon épaule nue. Je remonte brusquement l'éponge du peignoir jusqu'à mon cou.
- Je m'en vais! Je vous souhaite une bonne nuit!
J'ai parlé plus fort que je le voulais.
- Sans me souhaiter bonne chance?
Sous ses airs détachés, je ne le pensais pas aussi effronté.
- Que le meilleur gagne, dis-je à la place.
Cela parait lui plaire quand même.
-J’ai envie de te dire la vérité, maintenant, soupire-t-il enfin.
J’accueille son initiative comme un soulagement, parce qu’elle rompt ce silence angoissant.
-À propos de quoi ?
Ma voix tremble, cependant.
-De toi. De nous. Je te croise partout, tu es partout. Je deviens fou parce que je ne peux pas t’avoir.
- Buvez un jus de grenade, pour vous aider à récupérer sans vous empêcher de dormir.
Je fronce les sourcils, lui les hausse. La bretelle bleu marine de mon maillot de bain a glissé, son regard s'est posé sur mon épaule nue. Je remonte brusquement l'éponge du peignoir jusqu'à mon cou.
- Je m'en vais! Je vous souhaite une bonne nuit!
J'ai parlé plus fort que je le voulais.
- Sans me souhaiter bonne chance?
Sous ses airs détachés, je ne le pensais pas aussi effronté.
- Que le meilleur gagne, dis-je à la place.
Cela parait lui plaire quand même.
Tu me rends faible ! Je n’ai pas perdu, j’ai déclaré forfait ! Si tu pars maintenant, Tessier va te rendre heureuse et tu ne reviendras plus ! Je n’ai pas peur de perdre, j’ai peur de te perdre !
— Vous vous comportez comme une vraie journaliste…
Je m’insurge :
— Je suis une vraie journaliste !
— … et la minute d’après comme une écolière. Je vous intimide tant que ça ?
Non, en réalité, il me terrasse. Sa bouche ourlée me fascine. Ses yeux perçants m’hypnotisent. Sa voix grave me caresse.
Ma décision prise, je me précipite vers les marches qui me conduisent hors de la piscine. Vu de là, le spectacle atteint une autre dimension. Le Tsar ne crawle pas dans le bassin. C’est le bassin qui bouge autour de lui. Ses bras écartent l’eau avec puissance tandis que ses jambes propulsent les parois de mosaïques de part et d’autre de son corps.