Crois-moi, je t'en prie. La vie vient sans goût, puis tourne fade et neutre pour qui en attend tout, et enfin aigre et rance pour qui la dédaigne. Elle se colore pourtant des épices de l'exaltation pour ceux qui, chaque matin, voient dans la lumière qui se renouvelle sans cesse le signe d'une chance qui s'offre sans limite.
[...] un village n'a pas d'âme, il n'est qu'un empilement de pierres qui sert de théâtre aux hommes.
Il y a toujours un espace - parfois une largesse, parfois un simple bâillement - entre nos deux "moi", celui qui vit et celui qui regarde la vie se dérouler. Car on est toujours deux : un qui marche dans la rue et l'autre, à la fenêtre, accoudé à la balustrade.
Parler à voix haute de ce drame était une bonne thérapie et, à mesure que mes mots s'envolent, ils tirent sur ce fil tressé de vrai et de faux qui me relie à cet acte singulier d'avoir tué un homme