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Critique de LoupAlunettes


: Une proposition de l'éditeur suisse "la Joie de Lire", toujours audacieux sur ces propositions jeunesse.
"J'aimerais", après lecture, est une expérience littéraire surprenante et intéressante pour les pré-ados mais aussi pour les adultes. Pour sa poésie, pour ses multiples pensées partagées, intimes et sensibles.
Nous y aurons l'impression qu'il s'agit d'un catalogue de textes venant d'enfants, que l'ensemble pourrait correspondre à la restitution d'un atelier d'écriture avec la règle amusante de commencer son texte par "J'aimerais".
Chacun donc, avec l'impression que cela donne, aurait eu le plaisir de jouer un peu avec les mots, les idées qui viennent naturellement, sans censure, de s'exprimer sur le format d'une page et se lancer sur une envie, un souhait personnel, même farfelu, coucher sur le papier, laissant libre court aussi à tous les thèmes de son choix.
Nous parlerons de l'amour, sous plusieurs formes, cachée ou affichée, de la rencontre, de l'amitié, de la mort, des choses que l'on n'arrive pas à dire, des pensées bizarres qui nous viennent.

Nous aurons l'impression d'un retravail d'écriture par quelqu'un dont c'est le métier et le talent et cela pourrait donner ça, des textes d'une belle sensibilité enfantine mais dont le retravail des phrases, inspireront quelque chose de bien plus profond.
Le jeu du "J'aimerais", alternera aussi avec celui du "Si j'y", du "Si je", du "Je veux bien".
Le résultat est tout aussi plaisant.
Un avant-propos nous renseignera sur cette aventure peinture/écriture, il s'agira en définitive de l'auteure Toon Tellegen qui se sera mise en condition de ce qui est évoqué plus haut, afin de répondre, d'inventer une parole à la galerie de portraits de l'illustratrice Ingrid Godon.
Toon Tellegen se met donc à la place de.
Un extrait?

"Si j'y réfléchis bien, je trouve très bizarre d'être moi.
J'aurais tout aussi bien pu être quelqu'un d'autre.
Ou quelque chose d'autre.
Quand je suis dans la forêt et que j'observe des fourmis qui s'affairent, je me dis souvent : "Cette fourmi, là-devant, j'aurais pu être elle." Julia.

J'aimerais que le bonheur soit une chose
que je trouverais et que je rapporterais à la maison.
Je ne dirais à personne que je l'ai trouvé.
Je le cacherais et ne le sortirais
que lorsque je serais certain d'être seul.
Puis je le polirais.
Le bonheur doit briller, même si c'est un secret..." Carl.

"J'aimerais être tout seul.
Non, ce serait encore trop.
J'aimerais n'être personne.
Je serais assis dans cette pièce,
quelqu'un entrerait, regarderait et dirait :
"Non, il n'est pas ici. Il n'y a personne."
Mais j'aimerais être quelqu'un pour celle
qui entrerait dans la pièce peu après
et fermerait la porte derrière elle." Louis.

"J'aimerais combattre quelque chose,
mais je ne sais pas quoi.
Pas l'injustice, en tous cas,
Tout le monde le fait déja.
Je veux combattre quelque chose
que personne ne combat.
La prétention, par exemple,
Ou les chatouilles.
Je déteste les chatouilles." Rosie.

Un dernier?

"Voici mon dernier souhait.
Après ma mort, je veux que l'on vérifie
pendant combien de temps on pensera à moi.
Pour cela, il faudra un appareil.
Il n'existe pas encore.
Mais, quand je serai morte, oui.
Écoutez bien.
Ce sera un immemoriamphone.
Après un an, dix jours, six heures et dix-neuf minutes:
dring dring, dring dring.
Ce sera fini, personne ne pensera plus à moi.
Je serai oubliée pour de bon. Effacée, comme on dit.
Et si plus tard on pense encore à moi
au hasard d'une photo,
et que quelqu'un me montre du doigt et demande: qui est-ce?
et qu'une autre personne se souvienne toujours de moi,
ça ne comptera plus.
Quand on est parti, on est parti." Alice.

Des pensées qui font rêver, sourire, douter, arrondir les bouches, se taire aussi, pour méditer.
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