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Critique de Agaberte


Traduit du danois par Laurence W.Ø. Larsen.
Une classe de 4ème. A la rentrée, tout le monde se retrouve, s'installe, mais Pierre Anthon, l'un des élèves, prend la parole en affirmant que rien n'a de sens, puis quitte l'école. Il se poste à partir de ce moment dans le prunier, chez lui, et de là invective ses camarades, qui habitent tous dans le quartier. Frustrés et effrayés qu'il ait raison, les autres jeunes cherchent ce qui fait sens, et posent l'idée d'entasser ce qui signifie quelque chose pour chacun en un tas, un "mont de signification". Ca commence avec des choses aussi courantes que des sandales, mais signifiantes pour eux. Mais, de fil en aiguille, de colère en représailles, les choses s'enveniment : animal vivant ou dans du formol, cheveux, drapeau national, idole religieuse, cercueil (avec son contenu), virginité, meurtre d'un chien, doigt.
L'escalade ne finit que parce que tous les élèves ont fait leur "offrande" au mont. Et on s'en sent soulagé, après avoir fait le décompte, parce que ça crée une véritable angoisse : comment peuvent-ils en arriver là? Certains tentent de freiner les choses, mais chacun estime avoir fait un grand sacrifice, et que tout le monde doit le subir également. Et toujours, comme un leitmotiv, avec l'idée que Pierre Anthon comprendra la signification et cessera de leur jeter des prunes en hurlant des commentaires dérangeants.

En refermant ce livre (et même pendant une bonne partie de la lecture), je me suis indignée face à la stupidité de ces ados qui veulent "devenir quelqu'un" et ne voient que ça. Mais ce que pointe vraiment Janne Teller, à mon sens, est en fait plutôt l'effet de masse : personne ne veut être exclu du groupe et donc en accepte les conditions, même si les conséquences sont terribles. Au final, cet ouvrage fait froid dans le dos, et on espère juste que l'auteur a (beaucoup) exagéré la société adolescente, même si l'instinct grégaire est effectivement présent, et que c'est l'âge parfait pour faire des bêtises sans penser aux conséquences.
Toujours est-il que les éditions des Grandes Personnes ont publié avec Rien un livre qui fait réfléchir. J'ai lu, il me semble, des critiques disant que ce n'est pas un livre que les lecteurs conseilleraient. Jusqu'au trois-quarts du roman, j'aurais hésité également (de peur que certains petits mal trouvent ça "trop cool" ou à la mode). Mais le revirement final m'amène à penser que des jeunes peuvent sortir grandis d'une telle lecture. Donc, en ce sens, personnellement, je le conseillerai (tout en précisant évidemment, à tout lecteur jeune ou vieux, que c'est un sujet assez dur), si je sens que quelqu'un pourrait être intéressé ou touché par ce texte.
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