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Critique de milbilou


Chaque voyage dans lequel Sylvain Tesson invite ses lecteurs est plein de découvertes et de sensations.
Dans le « journal d'une fée du Rhin », le lecteur découvre le monde merveilleux des protecteurs de ce fleuve impétueux, un monde dans lequel se relaient les ondines de la mythologie germanique et des fées, comme « leurs soeurs d'Outre-Oural qui sillonnent d'un village à l'autre pour recueillir les offrandes que les sibériens…disposent à leur intention sur les seuils des isbas ». Tels des témoins, ces êtres fabuleux : ondines, elfes, lutins, accrochés à la fourrure d'un chevreuil pour s'isoler du froid, ou se balançant ici et là sur les pétales des fleurs, épient les gestes des humains. C'est ainsi qu'un matin, les « membres du Petit Peuple du fleuve », virent arriver les Hommes qui entreprirent de corriger le cours du vieux fleuve « comme s'il ne coulait pas comme il eût fallu ! ».
En quelques pages Sylvain Tesson traduit parfaitement le pouvoir que s'octroie l'Homme sur la Nature, cherchant à la dompter à grands renforts de matériels, dérangeant sans scrupules ses habitants, allant jusqu'à exterminer des espèces.
Certains passages sont dignes d'un conte. Dans un texte aussi court, il faut bien s'appeler Sylvain Tesson pour parvenir à évoquer un sujet grave avec autant de poésie.
Je ne résiste pas à citer ces deux dernières phrases de l'Ondine: « Assise sur une branche de peuplier déportée au-dessus du fleuve, je regardais les lampions du spectacle. Et ce fut la première fois en de longs siècles d'existence que je sentis en moi poindre la solitude ». Quelle gravité, et quelle beauté !

La seconde nouvelle « Où est-elle ? ».
Comment convaincre celle « qui était née sur une île française des tropiques où sa mère chantait Aïda dans une traduction maori pour une assemblée de sauvages réunie de force par le clergé de l'endroit », mais il décida que leur destination serait les Bords du Rhin.
C'est au cours de leur promenade au bord du fleuve, à travers le voile blanc qui reposait sur le paysage entier qu'il se rendit compte que son aimée avait disparu.
Malgré le brouillard et le froid anesthésiants, tout le village y compris les gérants des « Pieds dans l'eau » se mobilisent…
Difficile de parler plus de l'histoire sans en distiller « l'intrigue » !

Moins enchanteresse à mon goût que la première, mon regard sur l'écriture et le style est le même. Des métaphores, des références littéraires et historiques, un vocabulaire d'une grande richesse, de la gravité, de l'humour, une grande imagination, enfin, du talent simplement.

J'aurais envie de citer de nombreuses phrases que j'ai d'ailleurs relues plusieurs fois pour encore mieux m'en imprégner. Suivez-moi dans ce court voyage aux bords du Rhin, vous ne reviendrez pas indifférents !






Lien : http://mireille.brochotneant..
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