Un été avec Homère

Ayant bu les Eaux-Mères depuis l'adolescence, j'ai été surpris, ou même offensé par ce cadeau. Un petit objet bleu et or, « orné » d'un guerrier assis sur une chaise Directoire, qui dresse un livre moderne au-dessus de sa tête. Dedans, une cinquantaine de courts chapitres où les citations sont en bleu, reprenant l'Iliade plus souvent que l'Odyssée. Quelques erreurs : la mise par écrit datée à de nombreuses reprises de 25 siècles ; Hélène « promise à Ménélas » lors de son enlèvement (leur fille Hermione est âgée de 9 ans au début de la guerre) ; le combat du fleuve Scamandre contre Achille qui omet de rappeler qu'Astyanax, le fils d'Hector, s'appelle aussi Scamandrios et que Néoptolème, fils d'Achille, le tue en le jetant des remparts de Troie.

Mauvaise humeur vaniteuse. En fait le livre est bon. Il fera lire Homère, et après les paraphrases qui s'achèvent p 118, les idées de l'auteur sont belles : « Se contenter du monde » (p 148) ; « Les dieux, les faibles dieux » (p 164) ; « La sacralité du texte » (p 231), qui rappelle que les poèmes se prononçaient à voix haute. Un grand souvenir de l'Odyssée est sa lecture par les pensionnaires de la Comédie française, à l'auditorium du Louvre, sur deux après-midis de huit heures.

Je n'ai pas entendu Sylvain Tesson à la radio, mais je recommande sa lecture.