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Critique de tantquilyauradeslivres


La littérature anglaise du 19ème siècle réserve souvent de belles lectures et le mois anglais est l'occasion idéale pour ces découvertes. Ce roman de Thackeray est un grand classique mais je dois avouer, à ma grande honte, que je n'en avais jamais entendu parler.

Amelia et Rebecca quittent ensemble le pensionnat de Chiswick dans lequel elles ont passé plusieurs années. Les deux amies sont aussi différentes qu'il est possible de l'être. La brune Amelia, est une jolie jeune fille, douce et généreuse, cadette d'une famille bourgeoise. La blonde Rebecca, orpheline née d'un peintre et d'une danseuse, est aussi ambitieuse et calculatrice qu'elle est belle. L'avenir semble tout tracé pour l'une comme pour l'autre, mais tandis que la première subira les coups du sort, la seconde cherchera par tous les moyens à échapper à son destin.

On pourrait croire que ce roman n'est q'une énième histoire de jeunes filles à marier, mais loin de là. C'est une satire acerbe de la société victorienne. Chacun en prend pour son grade sous la plume de Thackeray. Riches ou pauvres, banquiers ou marchands, aristocrates ou nouveaux riches, l'auteur n'épargne personne.

Rebecca est un de ces personnages que l'on adore détester. Égoïste au plus haut degré, arriviste, manipulatrice, menteuse, sans scrupules, intéressée, superficielle, sans coeur et j'en passe. Pourtant on ne peut s'empêcher d'éprouver une certaine admiration pour cette femme qui a su échapper à son destin et parvenir à ses fins, quels qu'aient pu être les moyens employés.

Au contraire, la douce Amelia suscite peu d'empathie. Certes la demoiselle a un grand coeur, mais la cervelle n'est pas à la hauteur. Sa naïveté confine à la sottise, sa résignation semble plutôt de la passivité, et son admiration sans bornes pour un époux qui n'en mérite pas tant, achève de la rendre pitoyable.
Thackeray le dit lui-même et s'en étonne, le lecteur n'éprouve que peu d'intérêt pour les personnages comme Amelia et préfère les personnalités comme Rebecca.

Autour de ces deux personnages centraux, figure toute une galerie de personnages, dont peu échappent à la critique acerbe de Thackeray. L'auteur gratte le vernis de la respectabilité pour dévoiler leurs vanités. Et aucun ne semble trouver grâce à ses yeux. Et quel plaisir que cette plume sarcastique ! que ce ton cinglant ! Il s'adresse directement à son lecteur, qu'il interpelle régulièrement. le lecteur ainsi pris à partie, ne se contente pas de s'immerger dans l'histoire, mais devient observateur et se pose presque d'égal à égal avec Thackeray.

C'est donc une lecture passionnante que je recommande chaudement.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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