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Critique de jcjc352


Un  format in-8°, format qui a beaucoup de charme, tombé en désuétude depuis fort longtemps à 2francs 95 . Pour la petite histoire 10 ans plus tard le même ouvrage mais conforté vaudra 50 francs le prix de l'inflation de la littérature pendant la seconde guerre mondiale
Une superbe photo aux couleurs très vintage (premières décennies) d'un homme ressemblant à Rudyard Kipling (est-ce lui ?Dingley ou Zanini en noeud pap le chapeau en moins?)
Voilà pour la forme
Pour le contenu Prix Goncourt 1906 quand même, pas très épais, le livre, on peut donc supposer en l'ouvrant que la qualité sera au rendez-vous pour l'époque du moins Elle y est !
Deux écrivains donc qui conversent sur un autre écrivain Dingley parti en Afrique du sud pour couvrir la guerre des boers ou/et trouver matière à son livre en gestation
Une ode à l'empire Britannique, à la fierté de l'anglais qui voit ses tommies mettre la raclée à quelques familles paysannes de boers mal dégrossies

Dingley, en écrivain à la notoriété bien assise prône le bon droit et l'honneur de la guerre impérialiste britannique dans ses écrits. Lorsqu'il est sur le terrain même de la guerre il n'est pas capable de voir où réside l'honneur et le courage

Méprisant pour les boers en qui il voit une horde de gueux mal chaussés habillés, inférieurs en nombre, mal armés, qui guerroient avec femmes, enfants et cafres et qui pourtant tiennent tête à la plus grande armée coloniale du monde Des pertes abyssales des troupes britanniques

Encensant les armées britanniques qui répriment tout ce qui s'oppose a la loi anglaise il cautionne brutalité avec un grand fatalisme et sans états d'âme.

D'une bonne moralité bien pensante , dans ses écrit, il se gorge de mots forts et convenus et lorsqu'il est sur le terrain il est incapable de comprendre ce qu'est la vie, niant l'atrocité des champs de bataille, les chevaux agonisants, les cadavres, la peur, la souffrance et les enfant et les femmes qui meurent dans les camps de concentration considérant cela comme un moindre mal !

Seule la mort de son garçon le rendra plus lucide et humain. Il publiera une critique sévère mais justifiée du déroulement de cette guerre, sans toutefois remettre en cause la grandeur de l'empire et sa notoriété en pâtira.

Livre court mais dense tout y est les questionnements et les réponses malheureusement pas toujours les bonnes mais il faut se rappeler l'époque du colonialisme auquel tout le monde adhérait littérateurs, militaires et peuples dominants
Une bonne vision de la hiérarchisations des races et des peuples de cette époque, des valeurs et vertus qui faisaient loi et qui permet de voir le chemin accompli aujourd'hui même si c'est loin d'être parfait et qu'il y a encore beaucoup à faire

Belle remarque philosophique « Chaque homme possède dans son sac une réserve de bonheur, moi j'ai vidé la mienne » dit Rhodes (illustre personnage propriétaire millionnaire des mines de diamants d'Afrique du sud), Dingley aussi
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