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Critique de fanfan50


Je viens de découvrir les aventures de Télémaque, non de Téléman dans le roman que viennent de m'envoyer les Editions Les Soleils bleus dans le cadre du partenariat avec Babelio - et je les en remercie.
Téléman est au centre de ce roman. Docteur en médecine il a étudié à l'Ecole d'administration sanitaire puis a intégré la division territoriale de prévention de sa région avec son ami Adjinver Krieicsz qui est un juriste médico-social. Ils travaillent sur la loi d'orientation en faveur des personnes génétiquement différentes. Ces personnes sont majoritairement regroupées sous le nom Boussu. La définition de ce terme est donnée page 28 : « sobriquet donné dans certains territoires du nord de Neurope (Armandie, Pluie-Cordiale, Pas-de-Lait) aux individus atteints d'une Monospinocyphose. » Ces personnes ont l'allure d'un bossu et ils sont présumés stériles. Ils sont écartés de toute vie normale, se regroupent dans des habitations du côté du Hâble-Vil ou d'Ambiène.
Et là tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, d'un côté les nantis, les normaux, de l'autre, les exclus, les Boussus s'il n'y avait pas une découverte du Pr Antoine Supin, un pilier de la faculté, le spécialiste des Boussus qui alerte le monde scientifique et réanime les ardeurs populiste du Parti Civiste dont le président Robert Pieux alerte l'opinion sur la dangerosité des Boussus. Je n'en dirai pas plus. de toute façon un deuxième tome vient de sortir qui continuera les aventures de Téléman et d'Ariane. Oui, Ariane dont on sait qu'elle est Boussu, femme d'Hector, le chef de la résistance du même nom et qu'elle a connu charnellement Téléman.
L'écriture du roman est à deux voix : celle du narrateur, fils de Téléman, qui raconte l'histoire qu'il a lu dans les cahiers de son père, et en italique, pour bien démarquer les deux voix, celle de la mère du narrateur, Ariane.
L'auteur a intentionnellement déformé certains noms. D'abord, bonjour se dit « Soleil-à-vous » et bonsoir « Bonne Lune ». Cela me rappelle un certain « Bonjour chez vous ! ». La région de Picardie devient Pluie-cordiale. On trouve aussi la mer des Sarcasmes, l'aéroport de Plaît-au-ciel. Il y a des termes qui appartiennent plus spécifiquement à la Baie de Somme. « Rencloture » qui est le nom donné aux polders de ladite baie. La pêche au raccroc qui est une pêche au plomb, grappin qui racle le fond et accroche les poissons plats au passage. Je ne connaissais pas l'urubu à tête rouge (ou vautour aura) mais c'est chose faite. Quant aux téléostéens, c'est encore plus abscons – obscur pour moi : c'est en fait tout simplement un ordre de poissons apparu au Jurassique. Encore merci Wikipédia ! Je ne pense pas que ce déploiement de mots rares (lumen, glose, rémige, clapot, foudre, helicon, chaos-phonie, s'accoisait) soit très utile pour la compréhension du récit mais cela accroit l'étrangeté du texte.
A un moment, j'ai décroché quand Téléman est venu à Ambiène, un lundi matin ordinaire, travailler à la Division territoriale de prévention et qu'il y a eu un Comité de direction extraordinaire pour débattre d'un décret d'application de la « loi d'orientation en faveur des personnes génétiquement différentes ». J'ai trouvé le langage technocratique employé ardu et très ennuyeux. Mais sans doute était-ce un des effets recherchés par les deux auteurs. En gros, il y est débattu de la grossesse et de son interruption en cas de malformation du foetus. Pour un roman dit de science-fiction, c'est quand même toujours nous rebattre les oreilles des mêmes sujets. Heureusement que j'ai poursuivi ma lecture et que le reste m'a semblé plus palpitant : une rébellion et ses conséquences ont relancé l'intérêt de l'intrigue au reste un peu mince.
Ce livre m'a semblé bien écrit, très clair, les auteurs veulent faire passer des messages de tolérance, de respect de nos différences et je pense qu'ils ont réussi même si un peu plus de légèreté n'aurait pas nuit à l'ensemble. le texte d'Ariane remplit cet office : comme il apparaît à la fin de chaque chapitre, il est léger et court à la fois et très plaisant à lire, de sorte que le lecteur attend sa venue pour respirer un peu à la fin du texte. Et pour conclure, dans quel sens tourne la « Roue de la Fortune » ?
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