On le dit, mon aimé : "Vin et vérité". Voilà que nous sommes ivres, il nous faut donc être vrais.
Et je te dirai, moi, dans mes pensées, ce qui gît dans le petit placard. Tu te refuses à m'aimer avec tout ton coeur. Je m'en aperçois. A cause de ta beauté je n'ai qu'une moitié de vie, le reste est détruit. Quand tu veux, ma journée se passe comme celle des Bienheureux. Tu ne veux pas ? je plonge dans les ténèbres.
(...)
Mais si tu laisses les vents emporter mes paroles et que tu te dis dans ton for intime : "Pourquoi m'importunez-vous, Monsieur ?" - moi qui irais aux pommes d'or pour toi, ou jusqu'à Cerbère gardien des morts - alors m'appellerais-tu, je ne m'avancerais même pas sur le seuil de ma maison, guéri de ce désir qui fait mal.
(Le garçon de Syracuse). ... J'ai appelé devant moi mon âme et j'ai longuement dialogué avec moi-même : " ... ceci t'échappe : mieux vaudrait, certainement pour un aîné, rester étranger à ces amours difficiles qu'inspire un garçon. La vie de celui-ci court, rapide comme les genoux d'une biche ; demain voguant dans une direction inattendue, il libérera ses agrès ; la fleur de la jeunesse, il la perd avec ses compagnons. Mais l'autre qui pourrit dans ses souvenirs, le désir lui mange la moelle en dedans, mille images traversent ses songes la nuit et une année entière est trop courte pour que cesse sa douloureuse épreuve."
Pour Simichidas Eros a éternué,
le pauvre amoureux de Myrto,
mais au printemps,
les chèvres pas moins sont amoureuses ;
et Aratos, son cher ami,
a la rage pour un jeune garçon.
Ces roses encore humides, ces poignées de serpolet, je les dédie aux Muses de la montagne.
Mais ces lauriers aux feuilles noires luisant sur les rochers de Delphes, la place du serpent : à Toi le dieu profond des fêtes.
Et sur l'autel coulera le sang du bouc blanc, celui-là qui tente de ronger le rameau extrême du térébinthe.