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Critique de bina


bina
03 février 2015
« La caricature entre dans les yeux et remue ce qu'il y a de plus sensible en nous, l'imagination ». C'est pourquoi la caricature est devenue un art majeur parmi les dessins de presse. Et en période de guerre, cela ne fait pas exception. Caricature, dessin de pesse, portrait-charge, tous sont alors considérés comme nuisibles ou / et comme outil de propagande, selon les camps en présence.

Pendant la seconde guerre mondiale, la presse, malgré les restrictions en encre et en papier continue la publication des dessins de presse, avec des enjeux différents selon les journaux. Cet ouvrage présente donc l'évolution des caricatures de presse sur le thème de la guerre de 1936 à la reconstruction, par ordre chronologique et thématique.

Les premiers dessins de 1936 montrent la situation diplomatique de l'Europe, illustrent les traités, et les hommes politiques à travers des portraits-charges parfois féroces. Ces illustrations sont souvent accompagnées de légendes, les resituant dans le contexte. C'est pourquoi ces productions vieillissent mal, elles sont datées, et ne se comprennent qu'en connaissant le contexte politique et sociale du moment.

Dès que la guerre est déclarée, et la France coupée en deux, on observe une première évolution.
En zone occupée, les caricatures sont omniprésentes dans la presse, la limite à ne pas franchir est celle du manque de respect envers l'occupant et Hitler. Les convocations n'étaient pas rares devant la censure.
Dans la zone non occupée de l'Etat français, la propagande vichyste rejette le côté outrancier de la caricature. le dessin est utilisé comme outil de propagande vichyste, collaborationniste ou allemande pour dénoncer les juifs, les complots, les étrangers ou les conditions de vie pendant la guerre. La vie quotidienne, et particulièrement la pénurie et le rationnement prêtent à la satire et à la drôlerie. Se développe aussi une imagerie maréchaliste prônant la collaboration, et mettant en avant la devise de ce gouvernement, Travail, Famille, Patrie, à travers des dessins proches de l'imagerie d'Epinal.

Moins présente du côté de la résistance en raison des restrictions, elle existe néanmoins dans des tracts parachutés, contre les Allemands et la collaboration.

Puis, à la libération, l'imagerie met en scène les victoires des grands hommes, de Gaule, Leclerc ou les résistants maquisards.

Mais ensuite, dans la France à reconstruire, le dessin de presse tourne vite la page de la guerre et ne rend plus compte des crimes de guerre ou des procès. La déportation inspire peu, sauf Bernard Aldebert, qui fut l'un des premiers à témoigner, ayant lui-même été déporté pour ses caricatures publiée en 1943.

Le dessin de presse, plus ou moins virulent, est donc le reflet d'un style humoristique d'une époque, toujours daté par le contexte, et parfois complété d'une légende explicative.
Ce principe est repris dans la construction de ce livre. Chaque double page est consacré à un dessin, accompagné d'un commentaire, et d'une notice présentant le journal et le dessinateur.
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