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Critique de Ceres03


L'Ecosse, les Clans, l'aventure, des personnages forts et une épopée pour la reconquête de ses droits. Ajoutez à ça des critiques dithyrambiques sur Babelio, et c'est frétillante comme un gardon que j'ai attaqué ce 1er tome des MacCoy.

"Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?"

La malédiction a encore frappé : le roman n'a pas été du tout à la hauteur de mes attentes. Et pourtant, je n'ai pas lu Outlander, donc je ne partais avec aucun point de comparaison en tête.

Pour rentrer dans le vif du sujet, on suit Phèdre, la narratrice, orpheline de père, qui débarque en Ecosse conformément aux dernières volontés de ce dernier. En effet, cet homme écossais souhaitait que sa fille renoue avec ses racines après son décès.
Phèdre va commencer à travailler dans une discothèque / un bar de nuit, l'Unicorn.
On lui interdit de rentrer / s'approcher d'un endroit pour les VVIP.
Vous vous en doutez bien, à peine 10 minutes après son arrivée, elle se retrouve par mégarde devant ce fameux club VVIP, et elle passe à 2 doigts de se faire étriper et virer pour s'être retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment.
Heureusement, un homme beau, musclé, aux yeux cuivrés, qui sent bon le shampoing et le cuir la sauve de cette mauvaise passe (de façon malaimable, mais c'est la finalité qui compte).

Bon, à ce moment-là déjà, je grince les dents devant ce "trope" vu et revu dans les romans d'amour / young adult. Je suis d'autant plus agacée qu'à la lecture du résumé, je m'attendais à débarquer dans une uchronie, un peu comme le Maître du Haut Château.

J'ai vite déchanté au fur et à mesure de mon avancée dans l'histoire. Car le postulat de base (ce n'est pas un spoiler, c'est noté dans le synopsis) est que les Clans d'Ecosse existent toujours (et pas seulement en mode confrérie de la lentille) et dirigent en secret l'Ecosse.

L'histoire se déroule donc au 21ème siècle, et on se retrouve pourtant avec des bandes d'Ecossais qui se comportent comme au Moyen-Âge. Par cela veuillez comprendre en termes de patriarcat et de considération de la femme.
On a bien notre héroïne qui, pour la forme, essaye de râler en mode "olala mais on est au 21ème siècle les garçons, il serait temps de grandir, une femme fait ce qu'elle veut maintenant."
Ce à quoi on lui répond en résumé "TG, tu n'y connais rien, c'est comme ça et c'est tout."

Pâle tentative de l'autrice de justifier la masculinité toxique de la quasi-totalité des personnages (même de certaines femmes *gros soupir*).
Parce qu'il faut le dire, le mâle alpha violent, c'est sexy (non).

En un tour de main, Phèdre se retrouve donc à la merci du clan des MacCoy, dirigé par Caleb - "L'Ogre" - le laird des lieux.
On sent bien que l'autrice fantasme aussi fort sur son personnage que l'héroïne (*nouveau gros soupir*).

Heureusement, on nous présente tout un tas de personnages fortement attachants. Au début on s'y perd un peu, mais on se prend à apprécier tous ces joyeux lurons, qui - il faut le dire - permettent d'apprécier ce roman.

C'était sans compter sur Phèdre ... Alala Phèdre ... Car mon plus gros ressentiment sur ce roman vient bien de son héroïne.
Pas de bol pour elle, elle est la caricature de (quasi) tout ce que je déteste chez un personnage féminin de roman.
Dès le début, elle nous sort des grandes phrases mystérieuses d'éprouvée de la vie : "Ne pas s'attacher. A personne. Jamais." (chap 1) / "Je ne veux rien lui devoir. j'ai toujours sur me débrouiller seule. Ca ne changera pas." (chap 2)

On comprend sans subtilité aucune que la vie a roulé sur Phèdre (qui se fait appeler Ed' parce qu'elle déteste son prénom, mon dieu continuons les clichés) et qu'elle a un GROS bagage à tous les niveaux.

Très pratique pour justifier à peu près TOUS les comportements de ladite demoiselle. Car Phèdre passe tour à tour de passive, à insolente, à peureuse, à re-insolente, à "ah non je peux pas", "en fait si je peux".
Sans que cela n'ait aucun fucking sens.

C'est plus fort que moi, je n'y arrive pas avec les personnages écrits comme elle. On lui donne des traumatismes atroces, une fragilité qui finalement cache une grande force, et on la balance en face d'un mâle alpha qui lui donne envie de jeter sa culotte par la fenêtre au moindre coup d'oeil.

Le roman uchronique romanesque que je pensais lire est définitivement loin derrière moi à ce stade de la lecture.

Toutefois, je sais tout de même apprécier un rythme impeccable, qui donne envie de tourner les pages et de connaitre la suite. Cette fluidité tout comme, disons le quand même, ces rebondissements bien dosés, m'auront poussé à finir le roman (j'ai même lu le 2, pas têtue la mule).

Donc, l'histoire d'amour me passionne un minimum pour avoir envie de connaitre la fin du 1er tome.
Mais, c'était sans compter à nouveau sur les facilités prises par l'auteur, en plus d'une héroïne rendue volontairement bébête pour le bien du scénario.

Sans spoiler, à peu près 50% du roman, la moitié des gens que rencontre l'héroïne la mette en garde sur un personnage. Attention Phèdre, tu ne sais pas tout. Attention Ed', tout le monde le déteste, parce qu'il y a une raison. Attention le Chardon (son petit surnom, maintenant tu comprends le titre), tu viens juste de débarquer dans l'univers des Clans, alors tu as encore beaucoup de chose à apprendre.
Et comme par hasard, elle décide de ne pas gratter. Qu'on ne me dise pas qu'elle n'avait pas TOUT SON TEMPS pour demander à quelqu'un POURQUOI cette personne était aussi affreuse ?

Bref, à la fin, tu t'en doutes, la vérité "éclate" et là, patatras, Phèdre se trouve un nouveau meilleur ennemi.
Attention, la vengeance sera terrible.
Bon, au passage, l'ennemi en question essaye de se justifier, mais à nouveau elle ne l'écoute pas. Tu t'en doutes (à nouveau) que tout ça sent le sapin. Mais bon Phèdre n'est pas là pour sucer les glaçons, alors on se venge d'abord, on s'explique après (*dernier gros soupir*).

Peut-être que ma lecture aurait été plus positive si j'avais attaqué le roman avec l'idée de lire du young adult et pas une uchronie.
Toutefois, je tiens à préciser qu'outre ma critique acerbe, certaines scènes de ce roman sont vraiment dérangeantes. Notamment sur la notion de consentement, et ça c'était vraiment le pompon sur la Garonne.

Je sais que ma critique ne fera pas l'unanimité, et tant mieux.
Les MacCoy est une série qui semble très appréciée et encensée, je ne peux que féliciter l'autrice de son succès.

Personnellement, après avoir poussé l'expérience jusqu'au tome 2 (où j'ai eu envie de crier sur Phèdre à de nombreuses reprises à nouveau), je m'arrête là pour ma découverte des MacCoy.
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