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Critique de Pavlik


Une curiosité que ce comic, curiosité qui ne pouvait que m'attirer, malgré une méfiance certaine envers les adaptations de films en bouquin (alors que dans l'autre sens, ça parait tout naturel, ce qui prouve bien qu'on a parfois des raisonnement complètement cons) :

-j'adore le "Dracula" de Coppola, même s'il fut diversement apprécié à l'époque (notamment en raison d'une certaine surcharge esthétique)

-j'adore Mignola, qui assure les dessins de l'ouvrage

-j'ai récemment lu le roman original de Stoker

-le bouquin coutait 2 euros.

Bref, que de bonnes raisons de passer outre les réflexes habituels. Oui mais au final me direz-vous ? le scénario est assez fidèle au film mais j'ai moyennement apprécié une narration hachée, avec des transitions abruptes, dont l'objet semble être de faire tenir l'ensemble des scènes clefs du film dans un minimum de place. Il est vrai que le film est long et qu'étant désignée comme une adaptation officielle, le cahier des charges devait être précis et contraignant. Par contre c'est un vrai bonheur d'apprécier le travail de Mignola, alors encore peu connu (avant Hellboy donc, au début des 1990's) dont le style est déjà très abouti, simple en apparence, mais très expressif et contrasté, avec ces grands aplats de noir. Au passage l'encrage de John Nyberg et les couleurs de Mark Chiarello sont eux aussi très réussis. La partie graphique est donc l'attrait principale du bouquin et fait véritablement écho à l'esthétisme du film.

De plus ce fut également une excellente occasion de pouvoir comparer le roman original et cette adaptation cinématographique. Globalement Coppola a respecté l'histoire de Stoker mais change profondément le personnage de Dracula en l'humanisant. Comment ? En lui inventant un passé, absent du roman mais, nécessairement, objet de tous les fantasmes vu la longévité du comte. Ainsi, si Stoker laisse vaguement sous-entendre que Dracula fut un redoutable chef de guerre, Coppola lui va plus loin en précisant qu''il a été au service de l'Eglise, dans sa lutte contre les turcs et qu'il renia cette dernière suite à la mort de sa bien-aimée, suicidée (car croyant son amour mort au combat) et dont l'âme était promise à l'enfer. Dès lors, la malédiction semble être son choix et son immortalité le moyen de retrouver sa belle. Belle qu'il croira reconnaître en Mina Murray (ou Harker). Ainsi Coppola introduit l'amour, mais également le désir et l'érotisme, dimensions bien souvent associées au vampirisme, là où Stoker ne m'a pas semblé vraiment y accorder une grande importance, au contraire de la prédation, activité, chacun le sait, très appréciée de nos amis à longues dents.

En résumé, que l'on aime le film, le roman, ou les deux, et si, en plus, on apprécie Mignola, on a franchement aucune raison sérieuse d'éviter cette bd.
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