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Critique de jcjc352


En ouvrant mon ordi, s'installe un Corto polychrome emmitouflé dans sa vareuse, couché sur une plage de sable avec deux mouettes voletant à proximité. Les trois être vivants sont en noir et blanc principalement donc presque non colorés. le décor ciel, plage, dune, et mer sont d'un gris sale soutenu, saumon, ocre/jaunâtre et bleuté mais terne
Sans commentaire c'est reposant si ce n'est une mouette qui semble ricaner et qui fait penser à celle de Gaston Lagaffe, acariâtre qui rit effroyablement jaune. Franquin et Prat aiment les mouettes!

Et moi aussi et je leur sais gré de les avoir dessinées

Etant un aficionado non exalté, autant que faire se peut, de la première heure de Corto Maltese (et non pas de son auteur) et le club de lecture de ma bibliothèque le proposant aux abonnés j'ai donc pris cet essai par curiosité me demandant ce qu'il allait pouvoir m'apporter en sus, des merveilleuses images, vignettes nous dit Thomas, conservés dans mes BD.

Dessins ou auteur?

le premier effet a été très positif, j'ai ressorti mes BD(s) rangées là, à la cave (très sèche je précise) par manque de place. Et bonheur je me suis rappelé avoir certaines en double! Un trésor que j'ai rereregardé, bien que jauni, avant de continuer ma lecture. Que de rêves ces lectures avec Echoes de Pink Floyd en font sonore
le second effet a été plus réfrigérant. Thomas est un aficionado inconditionnel de l'auteur, idole de jeunesse, avant tout et nous le vend dans une sorte de réclame vaporeuse et poéto-psycho-philosophique du type merveilleux auquel il prête mille aventures, mille amours, mille comportements déviants et anecdotes rocambolesques d'artiste dans toute sa splendeur enfin j'exagère un peu (mais c'est lui qui a commencé).

On assiste ainsi aux premiers pas de Corto.

Travelling de Prat dans le train qui le mène à Paris chez «Pif» avec égrenage de sa vie entre les gares, ses pensées, ses observations, son obsession du personnage à créer. Belle mythologie de l'auteur
Mais cela n'apporte rien à l'appréciation de la BD elle-même.
Pas un seul croquis, pas une seule vignette comme si on pouvait réduire une BD à une suite, même louangeuse, de mots. Même la première de couverture est mal choisie. Il y a de bien plus beaux dessins et plus parlant.
Celui-ci fait plutôt penser à une pose à la «Emmanuelle» pour le fauteuil et présenter un aventurier très viril dans un fauteuil avec ce sourire canaille ou sardonique d'après Thomas, il me semble qu'il aurait pu trouver mieux.
Mis à part quelques anecdotes inconnues le reste n'apprend pas grand-chose.
Si quand même!
En fin de compte c'est bien l'argent qui motivé la carrière de Prat (aller chez un futur employeur et se demander ce qu'on va lui vendre) et donc Corto est bien un produit manufacturé et pas un objet de création et ce, on le comprend en lisant entre les lignes même si Thomas par des pirouettes dit le contraire. le seul problème est que la créature a échappé à son auteur et c'est tant mieux.
Il ne croyait pas lui-même à son personnage puisqu'il l'a créé par «défaut» si on suit les pensées de Prat dans le train ou plutôt celles de Thomas! Corto, la créature, s'est imposé de lui-même au créateur
Pour le reste j'ai décroché je ne suis pas arrivé a faire le lien avec mes BDs que je compulsait avec frénésie pour comprendre où Thomas voulait en venir. Ses références aux auteurs américains et tout le reste : le dessin psychanalysé, les traits utilisés, les couleurs, les ombres, les onomatopées apportent une petite information sur l'auteur mais presque rien sur le personnage.
«Il n'y a rien à comprendre» dit Thomas certes je suis d'accord avec lui mais alors pourquoi ces 238 pages qui passent par Matisse, Fellini qu'il a approché, Cézanne, Barthès, l'Odette de Proust et bien d'autres?
Aucun rapport entre les investigations de Thomas et mon Corto. La lecture de la BD est intuitive et la compréhension immédiate sans parler de l'appréciation: on adhère tout de suite ce sont des images sans parole exceptées celles des bulles de la BD.


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