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Critique de JIEMDE


Voilà des textes que j'aurais pu écrire…

Pas au sens rédactionnel du terme bien sûr, n'ayant pas le quart du dixième du talent de David Thomas. Mais au sens existentiel, tellement je me suis retrouvé dans la plupart de ces soixante-dix petits textes jubilatoires de la Patience des buffles sous la pluie.

C'est court, très court, donc hyper casse gueule de capter son lecteur en parfois moins de mille signes. Mais le David, il a la vista et il fait mouche à chaque coup, appuyant l'air de pas y toucher là où ça nous fait bien mal, à nous mâles.

Parce qu'il parle ici essentiellement des hommes. Des femmes aussi, parfois, mais dans leurs rapports aux hommes ; à moins que cela ne soit l'inverse. Banalement des hommes donc ; ou des hommes banals, comme vous et moi. En tout cas comme moi.

Des hommes moins grands qu'ils ne le croient ou qu'ils ne se rêvent ; des hommes lucides et pas encore résignés ; des hommes qui attendent toujours et parfois espèrent encore ; des hommes devenus faibles, sauf que maintenant ils le savent.

« le type de mes rêves, il est comme moi mais en mieux, je veux dire sans les défauts et toutes les faiblesses que je me coltine. Mais en tellement mieux que, du coup, ce n'est plus moi. Il est trop loin de moi. Ça doit être pour ça qu'on ne se trouve pas, qu'on ne se rencontre pas. Trop loin de moi, on n'a aucune chance de se croiser. »

La Patience des buffles, c'est Jean-Marie Gourio qui aurait délaissé son comptoir pour compter ses brèves au bord du lit après l'amour, ou dans la solitude et la vérité du face-à-face avec la glace de la salle de bain au petit matin.

Voilà des textes que je n'aurais, en fait, jamais pu écrire, des textes qui sonnent particulièrement justes et sont souvent émouvants, à l'image de « dix-huit ans » ou « le manque ». Des textes à conserver, pour les relire quand le temps s'assombrit, pour se rappeler de la sagesse des buffles…

« Alors parfois, pour me rassurer et parce que je refuse de me battre inutilement contre ce qui me dépasse, je songe à ces buffles dans ces plaines africaines qui, lorsque l'orage s'abat sur la savane, se maintiennent solidement sur leurs quatre pattes, baissent la tête et attendent, immobiles, que cesse la pluie. »
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