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Critique de Livretoi


La narratrice, Aude, archéologue, raconte sa trop courte liaison avec Stevan, un professeur d'université qui finit par s'éloigner d'elle. Elle aime cet homme, gardera jusqu'au bout la nostalgie de cet amour. Puis elle tombe amoureuse d'une femme peintre, Claude, qui la quitte également. On retrouve le personnage de Stevan engagé dans une passion destructrice pour une femme, Esther. Enfin, Aude cherchera son équilibre grâce à un projet de maternité avec un certain Philippe.

L'important ici n'est pas tant l'intrigue que le récit d'une femme idéaliste, humaniste, exigeante, qui cherche l'amour, un sens à sa vie, des engagements ancrés dans la société au service de son idéal. Mais elle ne trouve nulle part sa place, elle est désenchantée, désillusionnée, déçue, freinée dans ses élans, impuissante face aux contraintes et pesanteurs de la société, face à l'imprévisibilité des comportements humains.

Cette femme est lucide, intelligente, mais d'une grande tristesse. Ce ne sont que regrets, déceptions, échecs. Cette Aude est désespérante, déprimante, usante. Tout au long de ma lecture j'ai trouvé les personnages désincarnés, irréels, comme s'il avaient été placés artificiellement d'une une histoire élaborée uniquement dans la tête de l'auteure.

Paradoxalement, une courte biographie proposée à la fin du récit signale le caractère assez autobiographique de l'oeuvre. (Voir extraits en citations).
C'est très intéressant et touchant de découvrir ces informations. Mais alors, ma critique reste la même. Je trouve que l'auteure a mal transposé ses expériences personnelles. Par exemple, Stevan, cet homme a priori brillant et solide dont la narratrice est profondément amoureuse, s'engage dans une belle histoire d'amour avec une certaine Esther, mais il a des attitudes incompréhensibles et ridicules qui le décrédibilisent complètement aux yeux du lecteur et font fuir cette Esther pourtant sincèrement éprise. On le voit prendre des décisions stupides et se plaindre par la suite que peut-être le bonheur n'existe pas. Evidemment, le bonheur fuit ceux qui sapent ses fondations.

Autre exemple, la relation amoureuse entre les deux femmes, la narratrice Aude et Claude, est d'une insipidité incommensurable. Si la relation passionnelle entre Dominique Aury et Edith Thomas est la source d'inspiration, il y manque la passion, la chair, la joie. Ici, leur histoire semble plutôt amicale, rationnelle, faite d'estime.

Donc, je ressors mitigé de cette lecture, même si certaines réflexions de l'auteur sur l'amour et la difficulté à connaître l'autre sont pertinentes, même si le regard sur la vie est lucide et juste, même si la plume est belle. Je conseille de lire la biographie proposée à la fin de l'ouvrage avant le roman lui-même, la narratrice n'en sera que plus attachante.
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