AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Trollibi


J'aime beaucoup les romans historiques, surtout quand ils s'attachent à des faits que l'on connaît moins parce qu'ils sont peu « scolaires ». C'est ce que m'avait attiré en lisant le résumé de « L'échange des princesse » : l'idée du Régent Philippe d'Orléans de marier sa fille Louise Elisabeth avec le prince Luis d'Espagne et l'Infante Anna Maria Victoria d'Espagne avec roi de France Louis XV, un échange de princesses afin de sceller la paix entre les deux pays. L'Infante a 4 ans, Louis XV en a 11, Louise Elisabeth et Luis en ont à peine 12 et 14 ans mais qu'importe. Ainsi va la destinée des rois et reines... Je rêvais de crinolines et du faste des cours européennes du XVIIIe siècle. Et vu le titre, je m'étais dit que, peut-être, il y aurait derrière ce fait historique, une critique de ces mariages arrangés, témoins d'une autres époques, qui faisait de la femme un objet d'échange.

Mes attentes étaient sans doutes trop élevées...

J'ai trouvé ce roman creux. L'auteure accumule les petits faits, les anecdotes, sans rien creuser, sans donner de corps à son récit, pour en arriver à démontrer, en le répétant à l'envi pendant 300 pages, que cet échange était voué à l'échec parce que l'Infante n'est rien d'autre qu'une enfant charmante amoureuse d'un roi qui ne l'aime pas et Louise Elisabeth n'est qu'une folle trop aimée par son époux immature. Les personnages sont grotesques, à la limite de la caricature, ils n'ont aucune profondeur. Aucune description ne « donne à voir » réellement le décor dans lequel ils évoluent, impossible pour le lecteur de s'imaginer être à la cour de France ou d'Espagne au XVIIIe siècle et de se plonger pleinement dans le cadre historique. Chantal Thomas a sans doute voulu émailler son récit d'ironie et d'humour mais c'est lourd et creux à la fois et un brin lassant. le style n'est pas agréable : l'emploi du présent de la narration est très déstabilisant (je ne suis pas parvenue à m'y habituer, cela m'a perturbée pendant toute ma lecture), il n'y a aucun dialogue mais l'auteure accumule par contre les extraits très brefs de correspondances (qu'elle certifie authentiques à la fin de son ouvrage) et de la « Gazette de France ». L'insertion de sources historiques dignes de foi appuie la réalité historique du récit, certes. Mais, en même temps, trop de passages semblent de pure fiction. Cela fait de ce livre un ouvrage hybride, mi fiction romanesque mi chronique historique, mélangeant allègrement les codes de l'un et de l'autre. C'est déstabilisant, trop pour moi sans doute...

Bref, je me sens toujours un peu mal à l'aise de dire que je n'ai pas apprécié (pire, que j'ai plusieurs fois « piqué du nez » en laissant choir) un livre écrit par une très éminente membre de l'Académie Française. Je sais pourquoi je fuis d'ordinaire les ouvrages écrits par ceux et celles qui occupent les sièges de cette très honorable institution...
Commenter  J’apprécie          150



Ont apprécié cette critique (15)voir plus




{* *}