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Critique de Allantvers


Enorme coup de coeur, l'année commence bien!

A travers un article dans les pages littéraires du New York Times, au bruit du buzz qu'il a généré à la foire du livre de Francfort, j'avais repéré de loin ce "We are not ourselves", premier roman (ce qui est à peine croyable vu son degré de maîtrise!) d'un certain Thomas Matthew qui lui a consacré dix ans de sa vie, et dont je suis sûre qu'on n'a pas fini entendre parler.

Il y a des livres dont on sait dès les premières lignes qu'on va les adorer, celui-là en est un pour moi, ça a marché tout de suite.

Un ton juste, une succession de scènes de vie précises et crédibles dans lesquelles on se projette naturellement, sans effort.

Une écriture qui coule, comme de l'eau, comme du miel, mais aussi comme de la lave, comme des larmes, car ce bouquin est dur et émouvant.

On a évoqué ici et là dans la presse un écho avec Jonathan Franzen. C'est vrai qu'il y a un peu de ça, en moins délayé (800 pages quand même!), moins "intello" dans cette chronique familiale avec en premier plan les trois personnages principaux, Eileen, la mère, Ed, le mari, Connell, le fils, tous les trois parfaitement réussis, et en toile de fond le rêve américain dans le New York des années 40 aux années 90.

Un rêve américain qui dans la première partie semble accessible à Eileen, déterminée à gravir les marches de l'ascenseur social, impressionnnante de volonté à quitter son quartier en voie de paupérisation pour une meilleure vie, irritante de matérialisme exacerbé, prête à y entraîner contre son gré son mari pour une maison plus grande, une voiture plus belle.

Et puis au tiers du livre le récit bascule, l'arrivée de la maladie change la donne. Il ne s'agit plus d'augmenter ce qu'on a mais de préserver coûte que coûte ce qui est, la famille, la vie...

A partir de là, les scènes marquantes s'enchainent, tranches de vie d'un quotidien qui se délite, scènes poignantes mais sans pathos, scènes d'échanges d'une justesse pénétrante entre Eileen, plus déterminée que jamais, Connell qui éclot à la vie à mesure que son père se fâne.

Et le rêve américain qui s'éloigne, non on n'y arrive pas à coup sûr à force de travail et de crédit, encore faut-il ne pas sortir du chemin tracé à cause d'un accident de la vie.

Bref, ce bouquin m'a tellement emballée que je me retiens de raconter les quelques scènes les plus pregnantes qui me restent gravées en mémoire (ce qui n'aurait aucun intérêt, et n'a de toutes façons rien à faire dans une critique!)

Merci à babelio et aux éditions Belfond de me l'avoir fait découvrir plus vite que prévu.

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