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Critique de CAMELIABLEU


Très bonne surprise que ce livre, dont le titre et la couverture m'avaient fait penser à tort qu'il s'agissait d'une histoire de voyages dans le temps, sorte de Cabane magique pour les plus grands.

Violette a treize ans et, dès qu'elle en a le loisir, aide ses parents à tenir la librairie "Rime et Raison", gérée par sa famille depuis plusieurs générations. Elle a un lien très privilégié avec cette boutique, qui n'a rien d'une librairie ordinaire. Dotée d'une véritable personnalité, elle exprime son humeur via la couleur des murs, le style de la végétation qui y fleurit et les citations qui s'affichent sur le tableau au dessus du comptoir. Imprégnée de magie, elle affiche sa devanture devant ceux qui ont besoin du réconfort des livres, quelle que soit leur époque. S'y côtoient ainsi entre autres une suffragette, des orphelins ayant fui Guernica, une starlette de 1956. Mais les libraires n'ont pas cette possibilité de voyager dans le temps et nous sommes en novembre 1944. La famille Fulbright apprend la mort sur le front de Carl, un ami très cher, presque un frère pour Al, le frère aîné de Violette. Si tous sont éplorés, lui ne l'accepte pas. Chargé avec Violette de tenir "Rime et Raison" en l'absence de leur père, malade, il essaie de la convaincre d'utiliser la magie de la librairie pour retourner dans le passé et sauver Carl. Violette est tentée bien que ce soit formellement interdit.
Si l'opposition entre le bon et le mauvais côté de la magie n'a rien d'original, la manière dont l'autrice exploite ce thème confère un charme particulier au roman.
Il y a bien sûr la personnification de la librairie, que j'ai adorée et dans laquelle je rêverais d'aller, mais aussi le rythme du roman, plutôt lent par rapport à la majorité des livres jeunesse actuels. Ici pas d'actions spectaculaires qui s'enchaînent sans répit, mais une histoire qui mûrit petit à petit, laissant le temps aux personnages tentés par le côté Obscur de la magie d'évoluer, de peser le pour et le contre, de réfléchir au bien et au mal, de mesurer la difficulté du deuil. J'ai bien aimé aussi le côté suranné des lettres que s'échangent Violette et Théo et le dénouement, qui n'est pas rose bonbon.
Je ne sais pas si cette "librairie de rêve et de poussière" - quel dommage de ne pas avoir conservé le titre original ! - plaira aux adolescents d'aujourd'hui, habitués à des lectures plus trépidantes, mais j'y ai passé quelques heures très agréables.
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