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Critique de Dionysos89


À l'annonce de la parution prochaine, courant 2020 en VF, de la novella La Survie de Molly Southborne, il m'est apparu plus pressé de lire la novella qui la précède et qui date de 2017 : Les Meurtres de Molly Southborne, de Tade Thompson dans la collection Une Heure-Lumière des éditions le Bélial', avec logiquement Jean-Daniel Brèque à la traduction et Aurélien Police à l'illustration.

Molly aux mille visages
Molly Southborne est une héroïne particulière. Dès la première scène, on la découvre dans les yeux d'une personne qu'elle semble torturer et elle s'installe pour nous raconter son histoire atypique. En effet, depuis son plus jeune âge, Molly Southborne souffre d'une pathologie étrange liée à son sang. Ses parents lui rabâchent chaque jour qu'elle ne doit pas se blesser ; que si c'est le cas, il faut détruire ses compresses ; que si elle ne le fait pas pour une quelconque raison et qu'elle trouve soit un trou soit une fille qui lui ressemble, il faut qu'elle coure. Enfance, école, université, premiers émois, tentations adolescentes… on visite l'existence de Molly Southborne sous toutes les coutures pour découvrir quelle vie elle a dû mener, ainsi confrontée à un quotidien aussi cloisonné.

Lutter contre une violence quotidienne
Confronté à des apparitions le plus souvent agressives, Molly Southborne a adopté une attitude très extrême. Tade Thompson nous décrit ici quasiment une « Dexter au féminin » : elle joue, elle expérimente, elle apprend l'art de tuer et de torturer sur ce qu'elle appelle « ses molly ». On comprend assez vite que l'héroïne, comme l'auteur, met à distance violence qui est finalement quotidienne et familière. L'horreur n'est même tant dans les détails apportés à la description de ces actes, mais plutôt dans le fait que l'héroïne s'y est tellement habituée que désormais elle le raconte avec une froideur extrême, comme si ça allait de soi. Malgré ce recul, Molly a probablement une limite à cette acceptation de la violence quotidienne, qui lui est également rappelée par la perte progressive de ce qu'elle a pu construire au fil du temps avec toutes les précautions nécessaires. Tout l'enjeu de cette novella est donc de trouver cette limite.

Les meurtres de Molly Southborne, c'est donc une novella efficace et prenante, dérangeante par moments, avec ce qu'il faut de malsain tout du long et de surprenant à la toute fin ; bref, une lecture à s'offrir avec plaisir ! Et vivement la suite de son histoire.

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