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Critique de Bibalice


Je suis faible, j'avoue. Il me suffit de voir un vaisseau flotter dans le ciel d'une page de BD pour que je devienne fan de la BD en question. Je donne mon argent facilement, lâchement, à tout auteur qui dans sa couverture montre ne serait-ce que l'ombre d'une planète obscure, d'un personnage en combinaison spatiale ou de la carcasse d'un destroyer percé de lasers oranges et bleus.

Que le génie Craig Thompson, auteur des très appréciés Blankets et Habibi, s'embarque dans une aventure spatiale ne pouvait que m'enchanter même si le thème et le pitch (l'histoire d'une famille dont l'unité est menacée par un désastre écologique à base de diarrhée de baleine) avait de quoi me laisser un brin perplexe. J'aime les aventures spatiales mais déteste plus que tout les aventures familiales dans lesquelles parents et enfants se partagent les premiers rôles. Les histoires sont toujours un peu les mêmes, il y a systématiquement ces morales un peu pénibles et ces moments gênants où les parents disent à quel point ils aiment leurs enfants qui doivent affronter seuls certains dangers.

Il y a d'ailleurs bien un peu de cela dans Space Boulette mais cela n'est -surprise !- jamais gênant car il s'agit, disons-le, d'une nouvelle grande réussite pour Craig Thompson qui livre un roman graphique à mourir de rire. Certes, il s'adresse probablement avant tout aux enfants qui pleureront de rire devant certaines situations où il est question de caca de baleines spatiales mais les adultes ont tout aussi fréquemment qu'eux l'occasion de s'amuser au fil des pages que ce soit devant les situations ou les dialogues, brillamment écrits.

L'auteur s'est amusé à parsemer le récit et les dessins de références bibliques, littéraires ou issues de la pop culture pour s'assurer que les adultes ne s'ennuieraient pas et cela est réussi. On peut passer des heures sur la BD ou la relire plusieurs fois pour capter toutes les blagues et les références. Mention spéciales pour les dessins, à la fois magnifiques et archi-détaillés même s'il est certains qu'une partie des lecteurs sera repoussée par leurs couleurs très vives et certaines représentations (les baleines sont elles assez moches).

Le récit en lui-même, énième variation sur la sortie de l'enfance et le pouvoir de l'amitié, est sympathique mais vaut principalement pour ses personnages tous très attachants. Ce sont des "outcasts", des gens rejetés par des entourages, des milieux sociaux, des "familles" auxquels ils pensaient pourtant appartenir. Aucun personnage n'est négligé et ils participent tous au récit.

Une BD à lire absolument donc si vous aimez les grandes aventures spatiales et si, bien sûr, les histoires de cacas cosmiques ne vous rebutent pas.

Bravo à l'auteur et à l'éditeur de l'édition française, Casterman, qui a eu la lumineuse idée d'ajouter quelques notes très intéressantes sur la traduction du récit.
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