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Critique de GuillaumeTM


Un si petit livre pour une si grande influence ! Car ce pamphlet est à l'origine du concept de non-violence qui trouva un nouvel écho à travers Tolstoï, Gandhi et Martin Luther King, rien que ça ni plus ni moins !
Thoreau est également l'une des figures les plus importantes du transcendantalisme, mouvement littéraire, spirituel, culturel et philosophique basé sur la croyance de la bonté inhérente à l'être humain et de la nature et qui se voulait radicalement pacifiste.

L'auteur de ce court texte remet en cause la légitimité de l'état quant à son droit d'exploiter son peuple comme bon lui semble notamment lors de guerres.
Il commence d'ailleurs son texte par cette phrase lapidaire au possible : « J'accepte de tout coeur la devise suivante : 'Le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins' et j'aimerais la voir suivi d'effet plus rapidement et plus systématiquement. Exécutée, elle se résume à ceci, que je crois aussi : 'Le meilleur gouvernement est celui qui ne gouverne pas du tout.' » Un peu plus loin, il revient sur cette idée en préférant finalement un meilleur gouvernement. Il va donc à l'encontre du patriotisme qui subsistait en ce temps en s'arrogeant le droit d'être critique envers les institutions étatiques de son époque.

Dans la deuxième partie il raconte une anecdote personnelle qui fut certainement à l'initiative de cet ouvrage : comment, pour protester contre la guerre du Mexique et l'esclavage, il refusa de payer ses impôts (ce que l'on appelle de nos jours une objection de croissance, l'un des rares outil de protestation capable de faire du tort à un gouvernement) et fut jeté illico presto en prison pour une nuit.

Voilà in fine un essai qui a gardé toute sa pertinence et toute sa fraîcheur malgré le contexte historique qui lui donna naissance et qui mérite qu'on le lise juste pour savoir d'où proviennent les idées de Gandhi qui menèrent à l'indépendance de l'Inde même si je crois que c'est plus Tolstoï qui le marqua profondément que Thoreau.

Aujourd'hui on lit ce livre un peu comme on visionnerait le cuirasser Potemkine d'Eisenstein, juste pour voir la scène mythique avec la poussette.
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