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Critique de sandrine57


Oran, mai 2013. le vieux quartier espagnol s'apprête à faire peau neuve sous l'impulsion des promoteurs immobiliers qui veulent faire de la ville une Dubaï méditerranéenne, quand les défenseurs du patrimoine préféreraient restaurer les bâtiments anciens. Quoi qu'il en soit les bulldozers sont déjà à l'oeuvre et mettent à jour deux squelettes, a priori un homme et un enfant morts au début des années 60. C'est le commissaire Kémal Fadil qui est chargé de résoudre au plus vite cette enquête susceptible de bloquer les travaux, ce qui serait inacceptable pour les promoteurs. Un petit crucifix en or retrouvé sur le corps de l'enfant laisse supposer que les victimes ont vécu là lorsque le pays était encore un département français et le quartier habité par des colons. L'affaire se corse donc d'une délicate dimension politique et Kémal sait qu'il va devoir être rapide, discret mais aussi opiniâtre...en 50 ans, les pistes ont eu le temps de refroidir …

Quoi de plus approprié qu'un cold case pour découvrir l'histoire d'Oran et de l'Algérie à l'époque où l'indépendance commençait à titiller les esprits. le FLN commence à s'activer, les colons propriétaires terriens n'imaginent pas quitter une terre qu'ils croient leur appartenir et, en ville, les quartiers populaires pullulent d'une faune bigarrée, française, espagnole et d'ailleurs, venue chercher fortune dans le supposé Eldorado algérien. Dans un contexte qui se tend, l'enlèvement du fils d'un riche entrepreneur français, l'assassinat d'un propriétaire terrien un peu voyou sont des affaires qui occupent un temps la police, balayées ensuite par la guerre d'indépendance. C'est ainsi que le commissaire Kémal Fadil se retrouve avec deux cadavres sur les bras...
Si l'histoire est évidemment passionnante, se promenant entre le présent et le passé agité du pays, Ahmed Tiab a cédé à la facilité en amenant les évènements des années 60 sans véritable liant avec l'enquête en cours. du coup, si le lecteur sait parfaitement ce qu'il s'est passé, on ne comprend pas trop si le commissaire découvre lui aussi les faits ou s'il n'en a finalement qu'une connaissance partielle. Mais à part cela, Kémal, sa mère (qui a connu le Che dans sa jeunesse !), sa petite amie Fatou et son ami Moss, le légiste, sont suffisamment originaux et attachants pour qu'on ait envie de les suivre dans de prochaines aventures à Oran. Une lecture bien agréable dans l'ensemble.
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