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Critique de pazpatu


Afin de en pas être suspecté de “délit de sale gueule”, commençons par dire que j'ai toujours trouvé Tillinac brillant. Dans les multiples émissions auxquelles il participe en tant que chroniqueur à tendance chiraquienne (race en voie d'extinction), chez Pascale Clark ou Nicolas Poincarré, il possède un solide bon sens et incarne un contradicteur intelligent et extrêmement cultivé. de plus, j'aime beaucoup sa voix rocailleuse évoquant les petits chemins qui serpentent le long des remparts de la citadelle de…bla-bla-bla….

Par ailleurs, Tillinac écrit d'une belle langue, évoquant parfois Giono, et nombre de ses formules possèdent l'évidence et la force d'aphorismes : “c'est très français, ce besoin d'avoir toujours son terrier dans la musette, en guise d'encas”.

Mais il a malheureusement choisi de mettre cette belle langue au service d'une idée étriquée de la France. Une France au conservatisme “du sang et de la terre” évoquant Maurras (le monarchisme en moins). Une France des poulbots, des amoureux de Peynet, de Ricard et du Tour de France. Celle du Généraaaaaaal (à prononcer avec des trémolos dans la voix, au son de la Marseillaise), dont les panneaux publicitaires continueraient ostensiblement à afficher Byrr, Dubonnet et Castrol. Une naaaation qui n'aurait fait que péricliter après le le départ du grand Charles — “je me revois, au printemps 69, plein de rancoeur envers les français qui le congédiaient”; notez bien le”je me revois”, indiquant l'idée assez étrange que se fait Tillinac d'un dictionnaire —. Une “Patrie dont les 30 glorieuses ont sonné le glas” (je vous laisse imaginer quelle haute considération il a pour Mai 68). Un hexagone dont les plus belles héroïnes seraient Bernadette Soubirous et Thérèse de Lisieux, ou encore La Duchesse de Chevreuse (sur laquelle il est capable d'écrire 7 pages soporifiques et quasi-indigestes)…

Une vieille France, quoi. Je serais aimable, je dirais la “France à papa”. Mais je crains qu'il faille plutôt la qualifier de “France à pépé ou de France à neuneu. Il faudrait sans doute inventer un néologisme pour parler de ce livre : le “Nostalgisme”. Ca rime avecpatriotisme, autisme, chauvinisme et crétinisme…

J'ai mis beaucoup de temps à parcourir ce “dictionnaire amoureux”. Je l'ai, je le confesse, plutôt parcouru que lu, tant les idées et les images qu'il véhicule m'ont semblées éloignées du pays dans lequel je suis né et que je respecte au plus haut point. Tillinac est d'ailleurs pleinement conscient d'afficher un “patriotisme à l'arrogance candide” ou”de facture rustique” comme il le dit lui-même en préambule. Mais ça n'excuse rien. Ce livre devrait s'appeler ” le Dictionnaire amoureux du rance“.

(livre chroniqué dans le cadre de l'opération “Masse Critique” de Babelio)
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