Relève-moi

Je détourne mon visage du regard de Jason alors que les larmes me montent aux yeux, larmes qui n'ont rien à voir avec la douleur physique. C'est un nouveau coup, mental cette fois, qui me tombe dessus et me fait souffrir. Un rappel de pourquoi je ne pourrai pas m'accrocher à lui, parce que je ne peux même pas le laisser me toucher, parce qu'un simple frôlement sur mon visage m'a foutu une peur bleue simplement parce que je ne l'ai pas vu venir et n'ai pas pou anticiper. Quel genre d'homme voudrait être avec une femme qu'il ne peut même pas approcher sans qu'elle sursaute ?

J’attends.
J’attends que la douleur commence à s’estomper.
J’attends d’avoir la force mentale de me lever.
J’attends d’avoir le courage de claquer la porte et ne plus jamais le revoir.
J’attends.

J'attends.
J'attends que la douleur commence à s'estomper.
J'attends d'avoir la force mentale de me lever.
J'attends d'avoir le courage de claquer la porte et ne plus jamais le revoir.
J'attends.

Chaque fois qu’il me touchait, je tremblais, mais jamais de froid.

C’est grâce à lui que je me sens comme ça, que je me sens à l’aise dans son appartement, c’est parce qu’il était là avec moi. C’est parce qu’il était là au poste que je ne me suis pas totalement effondrée et que j’ai continué. C’est parce qu’il est là maintenant que je ne suis pas totalement en train de paniquer. C’est auprès de lui que je me sens bien, même si je ne comprends pas comment c’est possible.

J’aimerais que ça aille comme ça tous les jours pour elle, pas seulement pendant cette dizaine de minutes où je vais la laisser pour prendre une douche, j’aimerais qu’à partir d’aujourd’hui elle puisse se sentir en confiance, peu importe où elle se trouve.

Mais, maintenant, cette terreur de l'inconnu me pétrifie. Ce changement est trop soudain. Je suis libre et, pourtant, je ne le suis pas vraiment. Ben n'est pas parti de son plein gré, on l'y a forcé, et il m'a promis de revenir et de se venger. Même si Jason m'a assuré qu'il ne pourrait plus rien me faire, j'ai tout de même cette crainte qu'il revienne. Il a quitté ma vie, mais a tout gardé avec lui, et je ne sais pas comment je vais pouvoir récupérer quoi que ce soit dans ces conditions.

Mais, un jour, ça ira.
Je suis sûre que ça ira.

Parce qu'il est devenu clair pour moi en moins de vingt-quatre heures que c'est impossible que je la laisse sortir de ma vie.

Retourner dans le passé ne m'apportera rien de bon, sauf de mauvais souvenirs et des questions auxquelles je n'aurais pas envie de répondre. Il faut voir vers l'avenir maintenant.