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Critique de Corboland78


Olga Tokarczuk, née en 1962 à Sulechów en Pologne, est une femme de lettres polonaise. Elle étudie la psychologie à l'université de Varsovie et durant ses études travaille bénévolement avec des personnes souffrant de troubles mentaux. Après avoir terminé ses études, elle devient psychothérapeute. A partir de 1997, elle se consacre entièrement à l'écriture, se disant inspirée par William Blake. Olga Tokarczuk obtient le prix Nobel de littérature en 2018. le Banquet des Empouses sous-titré Roman d'épouvante naturopathique, vient de paraître.
En 1912. Mieczyslaw Wojnick, jeune étudiant polonais à la délicatesse toute proustienne, arrive au sanatorium de Görbersdorf en Basse-Silésie, pour soigner sa tuberculose. Faute de place disponible dans l'établissement, il est logé dans une pension pour messieurs, en compagnie d'une poignée d'autres hommes malades eux aussi.
Dès les premières pages, nous devinons que Wojnick dissimule un secret intime quand il use de stratagèmes pour éviter de se déshabiller entièrement lors des examens médicaux. A ce mystère s'en ajoute un second quand on découvre le corps pendu de la femme du patron de la pension ; et pour que l'ambiance mystérieuse s'amplifie, une rumeur locale circule au sujet d'un cadavre retrouvé l'an passé dans la forêt, une sorte d'habitude se répétant chaque année en novembre…
Un roman qui sous des dehors frisant avec l'épouvante soft guère éloignée de la science- fiction (les Empouses), en instaurant une atmosphère de secrets tus par les locaux (meurtres rituels, sorcières), de rumeurs colportées par les uns et les autres (c'est l'aubergiste qui aurait tué sa femme) et de situations légèrement inquiétantes, traite de sujets importants et parfois philosophiques.
Le plus évident c'est la critique de la misogynie. Les patients logés à la pension passent leur temps à discuter de mille et un sujets, et toujours en viennent à y faire intervenir leur conception de la personnalité de la femme dans des termes qui laisseraient bouche bée aujourd'hui : « Un homme peut vaincre certaines tentations délirantes grâce à sa volonté, or, puisque la femme en est presque toujours privée, elle n'a aucune arme pour se battre. » En laissant ces hommes s'exprimer sans contradicteurs et par un effet d'accumulation, la niaiserie de leurs propos est affligeante pour eux.
Seul Wojnick ne dit rien, il écoute, n'ayant aucune expérience féminine dans le sens traditionnel où on l'entend. Il va découvrir qu'il incarne néanmoins le lien parfait entre masculinité et féminité, et la chrysalide de devenir papillon…
Pas mal du tout.

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