AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Cricri124


Quelle Fresque ! Quelle épopée !
Elle démarre à Pétersbourg en 1805, de raouts en raouts, dans les froufrous des robes, des cancans, des intrigues et les rumeurs d'une guerre Napoléonienne qui semble inévitable, qui est même désirée, qui exacerbe les rêves de gloire.
Nous suivons principalement les membres de quatre familles, les Bolkonski, les Rostov, les Bezoukhov et dans une moindre mesure les Kouraguine jusqu'en 1813, avec une incursion en 1820 dans l'épilogue.
Pas besoin d'en dire plus sur le contexte, ça ne se raconte pas, ça se lit et se vit !

C'est le deuxième livre que je lis de Tolstoï, et les deux fois, ils ont fait un carton plein d'étoiles. J'en suis encore toute éblouie.
Les personnages sont vraiment d'une justesse remarquable. Ils s'empêtrent dans leurs contradictions faisant étalage de toutes les gradations de leurs défauts et de leurs qualités. Bref, des personnages parfaitement imparfaits à l'instar d'un Pierre qui dira qu'il « sentait qu'en lui-même le bon et le mauvais faisaient un mélange et s'atténuaient l'un par l'autre ».

Tolstoï a vraiment un talent admirable pour animer et faire vivre ses personnages, pour les faire rebondir et évoluer au gré des événements et des aléas qui les frappent, les fauchent ou les cajolent.
C'est d'autant plus accentué que l'écriture, à tout le moins dans les deux premiers livres (il y en a quatre), est très visuelle. C'est truffé de détails savoureux, tellement expressifs et humains. On croirait y être. J'y étais. Nous sommes projetés aux cotés des protagonistes et nous interagissons avec eux. Parfois d'ailleurs à leur insu, comme par exemple quand leur perception d'eux même est contredite par les événements. Certaines scènes m'ont beaucoup amusée. D'autres, comme les rituels militaires, notamment au début, m'ont carrément fait halluciner. J'ai parfois eu l'impression d'assister à un spectacle. Mais comme le chantait Freddie Mercury: the show must go on …

Et ce n'est pas tout... Tolstoï introduit graduellement, principalement à partir du troisième livre, la vision des historiens et sa propre vision. Il les fait cohabiter avec celle des protagonistes jusqu'à cet épilogue dans lequel il approfondit et développe ses convictions sur la science de l'histoire, ce qui met les hommes en mouvement, sur le libre arbitre, la responsabilité, le pouvoir. C'est passionnant et bien amené.

En tout cas, en ce qui me concerne, un grand moment de lecture ! Petite et grande histoire s'attirent et se repoussent dans une mazurka entrainante aux multiples variantes, à moins que ce ne soit dans un Danilo Cooper…
Commenter  J’apprécie          5312



Ont apprécié cette critique (46)voir plus




{* *}