AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jullius


« Ce qui importe ce n'est pas de lire mais de relire » disait Jorge Luis Borges.
Il m'était resté de cette lecture de jeunesse une impression de grâce littéraire bien injuste au regard de la profondeur qu'expriment, en si peu de mots pourtant, ces trois nouvelles.
Mais si toutes trois sont d'une égale force (notamment pour exprimer une même critique sociale, dénoncer l'égoïsme des dominants et affirmer que la civilisation corrompt l'âme et nous cache les vérités essentielles) , c'est peut-être plus que les autres encore, La mort d'Ivan Illich qui le donne à voir. Ce que Freud s'attachera à démontrer, à grand renfort de concepts et de théories ardues, Tolstoï, bien avant lui, le raconte avec une simplicité désarmante : le bourgeois est tellement obsédé par ce qu'il désir "avoir" qu'il en oublie d' "être". Et tout comme Marx, son contemporain le fera dans des volumes entiers de statistiques, montre sur la base d'une histoire exemplaire, que l'argent est une fausse valeur, qui détruit la vie. C'est bien pourquoi (je crois) Tolstoï passe plus de temps à parler de la mort d'Ivan plutôt que de sa vie : car finalement ce n'est qu'alors qu'il connaît, enfin, la vérité de ce que c'est (de ce que cela aurait dû être) de vivre. Voilà pourquoi (ai-je encore envie de croire) Anna Karenine est un long roman (Anna passe sa vie à essayer de vivre) quand Ivan n'a droit qu'à quelques pages : quel intérêt sa vie a-t-elle ? Chacune de ses heures mondaines sonne faux. Seule sa mort a de l’authenticité.
Commenter  J’apprécie          49



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}