AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de PatriceG


Ecrire sur quelqu'un qui écrit sur...quelqu'un qu'on aime et sur un pays qu'on chérit..

Plutôt que de m'arrêter ici sur ce que moi je pense, avec le risque d'indigence, de suffisance et d'inattention voire d'ignorance envers tout ce qui a été écrit avant moi sur un auteur consacré, une oeuvre, et dieu sait combien de grands passeurs, de grands auteurs sommeillent, enfouis dans l'oubli ou les rejets d'une époque ; qui serais-je d'ailleurs pour me permettre de négliger ces biographes ou essayistes de talent qui ont tellement bien exprimé pour nous les choses mieux que je ne saurais jamais les dire, je préfère partir en compagnie de Jules Legras, grand lettré français qui s'est juré de tout connaître de la Russie du 19 e siècle si chère à mon coeur ou du moins d'en percer les mystères et les secrets, en la parcourant de long en large dans les années 1890, d'apprendre sa langue et par la connaissance la transmettre aux autres. Oui je préfère m'arrêter sur cet exercice d'humilité, de faire profil bas : tellement de belles choses ont été écrites sur de grands auteurs qu'on aime qu'il vaille mieux s'en référer et avec qui passer son temps utilement à les sortir de l'oubli et tenter humblement tel le ruisseau d'alimenter la grande rivière, lit qu'ils n'auraient jamais dû quitter. Soucions-nous vraiment de nos aînés qui ont fait oeuvre de débroussaillage, -le mot n'est pas très joli, mais je n'en ai pas d'autre - , il y a tant de merveilles à lire.

Fin du long séjour russe pour Jules Legras ..

"Depuis un jour et demi, nous roulons vers la frontière allemande dans un brouillard gris : je relis l'admirable nouvelle de Léon Tolstoï : La Mort d'Ivan Iliitch, et cette lecture me fait penser. Plus morale, cette fois, que les prédications, cette nouvelle d'une cruauté poignante... Vivre et agir sans bonté, sans charité ; se marier, se reproduire sans amour vrai, sans véritable union des âmes, c'est mener l'existence d'Ivan Iliitch, c'est mériter sa mort.. C'est bien l'idée favorite du grand Mystique ; c'est bien, aussi, au fond, l'enseignement qui se dégage d'un contact prolongé avec les forces les plus généreuses de ce jeune pays russe. Cet enseignement, je le sens bien, est une rêverie, mais si douce ! Il fait si bon se reposer çà et là de nos réalités occidentales, et puiser à une source qui sort à peine du rocher, un peu de confiance droite et saine dans la vie !..."
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}