- Tu sais ce qui est pathétique, Ben ? S’accrocher à quelque chose parce qu’on est inapte au changement.
- Donc c’est ça mon principal crime ? Je laisse jamais tomber, hein ? Oh là là, quel monstre !
Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours senti mon père distant. Peut-être à cause de la barrière de la langue. Parfois, je lui donnais un coup de main dans sa vieille usine de biscuits. C'est là que, avec le temps, mon appréciation changea. Finalement, il ressemblait à ce à quoi il avait travaillé toute sa vie. Une coquille bien dure qui renfermait un haïku plein de sagesse.
Si je voulais, je pourrais être vraiment honnête avec toi. Mais je ne suis pas sûre que tu puisses t’en remettre.
- Tu te souviens de ce type à la cité U… Elvin, un truc comme ça. […]
- Un type qui mettait tous ses problèmes sur le compte du racisme.
- Parfaitement ! Eh bien, tu en es le parfait opposé. Tu préfères ne rien voir.
Ben, crois-tu que la vie est aussi rationnelle que ce qui sa passe dans ton cerveau ?
Elle va me manquer, c’est sûr mais… La question c’est surtout si moi je vais lui manquer.
La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent.
- Est-ce que l’expression « seconde guerre mondiale » signifie quelque chose pour toi ? Les gens de ta race ont violé les miens et pillé nos villages.
- Hum…
- Ma grand-mère refuse toujours de mettre les pieds dans un restaurant japonais. La seule chose qui plaide en ta faveur c’est que, à mon avis, ils préfèrent encore me voir sortir avec un garçon japonais qu’avec une fille coréenne.
- Je vois… Les violeurs d’enfants sont plus acceptables que les homos, c’est ça ?
- N’importe quoi est préférable aux homos.
- Ca vient de moi. J’ai du mal à rester seule.
- Ah, vraiment ? C’est bizarre, parce que moi, j’adore être seul ! D’ailleurs…
- Ben, arrête…
- Eh bien, tu as le beau rôle. C’est ça l’avantage d’être à voile et à vapeur.
- J’aime pas beaucoup embrasser. Tu sais, à cause des microbes.