AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Foxfire


J'ai vu le film de Zhang Yimou à sa sortie. A vrai dire, je n'en garde aucun souvenir. J'étais trop jeune, c'était il y a plus de 30 ans. Je suis tombée sur le roman de Su Tong dont le film est adapté dans une boîte à livres et je me suis dit pourquoi pas… Je n'ai pas été déçue, j'ai beaucoup apprécié cette lecture.

« Epouses et concubines » va à l'essentiel. Là où d'autres auraient proposé une grande fresque de plusieurs centaines de pages, Su Tong choisit la concision. le roman est court, 126 pages, ce qui ne l'empêche pas de raconter beaucoup. « Epouses et concubines » plonge le lecteur dans la Chine des années 20 qui a encore des allures féodales, notamment pour ce qui est de la condition féminine. le récit est un huis-clos qui raconte les rivalités des 4 épouses d'un notable.

Du fait de sa brièveté mais aussi de la caractérisation archétypale des personnages et de l'ajout d'un ingrédient quasi-fantastique, le récit a une allure de conte. Mais cette forme n'empêche pas le récit d'avoir un fond social très marqué. Ce n'est pas un hasard si l'auteur place son récit dans la Chine des années 20. Peu avant, en 1919, s'est déroulé le mouvement du 4 mai. Si ce mouvement contestait en premier lieu la colonisation japonaise, très vite le mouvement s'est mué en un mouvement plus global, dénonçant le poids des traditions, notamment à l'égard des femmes. du coup, l'histoire de Songlian, 4ème épouse d'un notable, est encore plus saisissante. La nécessité de s'attirer la préférence du mari incitent ces femmes, prisonnières d'une cage dorée, à dénigrer leurs rivales et même à comploter les unes contre les autres. La peinture de la vie conjugale de ces épouses réduites à la servilité est criante de vérité. Ce serait un peu l'équivalent du néo-réalisme italien. Sauf qu'il y a aussi cette petite touche de mystère quasi-surnaturel qui ajoute une atmosphère particulière, poétique.

Cette lecture a vraiment été une agréable surprise. Je vais me renseigner sur les autres écrits de Su Tong. Et puis, j'ai bien envie de (re)voir le film de Zhang Yimou.
Commenter  J’apprécie          342



Ont apprécié cette critique (34)voir plus




{* *}