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Critique de AudreySabardeil



Ce livre, je l'ai choisi pour son titre : étonnant, impertinent, prometteur. Et en effet, voici un OLNI ( Objet Livresque Non Identifié). Et je ne suis pas arrivée à faire une chronique de taille raisonnable pour en rendre compte. Décidément, tout deborde avec ce roman.

Le personnage principal ? Un éternel ado, nommé Ignatius J. Reilly, paresseux rétrograde, obèse égocentrique et tyrannique crasseux qui n'aime rien ni personne hormis sa propre et éminente personne. Il se sent comme le nombril du monde ( et quel nombril !) alors même que le monde ne peut pas supporter sa présence et ses discours lénifiants. Seule
sa mère, Mme Reilly, pauvre et brave veuve, tendance alcoolique, demeure là et soutient son cher enfant, envers et contre tout.

Le lecteur assiste médusé à un enchaînement de bourdes ou de crasses signees Ignatius qui conduiront à un accident dont la mère devra payer les frais. Menacée de vendre sa maison, son fils doit travailler, abomination ultime pour cet oisif passionné. Voilà donc l'élément qui lance les péripéties. Sur cet improbable chemin, on croisera en vrac un flic martyrisé et consciencieux, une tenancière de bar pingre et despote, un entrepreneur dépressif, un fabriquant de hot-dog aux abois, une ex-petite amis déjantée et j'en passe et des pires ...

Ce roman hors-norme montre (je crois, mais est-on jamais sûr?) la vacuité et la médiocrité de la vie de ces personnages ( et la nôtre?) et l'imbécilité dont ils rivalisent.
Ignatius et les autres personnages ne seraient-ils pas un miroir grossissant de nos petitesses? car je vois dans ce roman-protubérance une caricature de ce que nous sommes. Alors quoi? Faut-il en rire ou en pleurer? le livre oscille entre les deux. Et nous avec lui.

En tout cas, l'écriture s'affranchit des standards et ces personnages sont tout en excès, ce qui est savoureux d'originalité et d'excentricité. L'auteur, par l'intermédiaire de son héros lamentable mais si libre - lui aussi - , se plaît à jouer avec le langage et ses outrances. Pour moi, il y a vraiment du Rabelais dans ces pages.

Mais - il y a un mais - j'ai trouvé que l'ensemble finissait par manquer de rythme et avait tendance à laisser patauger l'intrigue. Bref, ce livre culte, je l'ai trouvé long, parfois.
Voir peindre cette galerie de portraits de personnages hauts en couleur et rire de cette langue foutraque ne m'a finalement pas suffi. Il a manqué à mes yeux comme un ressort pour faire rebondir le récit, une tension qui me tienne du début à la fin. Pr contre, évidemment, je salue l'audace !

" La conjuration des imbéciles" est une incroyable curiosité aigre-douce qui ne plaira pas à tout le monde. Pour l'aborder, il faudra être endurant et n'avoir pas peur regarder ce monde et de s'y retrouver un peu, de se sentir soi-même... un imbécile !
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