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Critique de lunch


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La vie de Sharaz-De fait écho à celle de Shéhérazade, qui nous narre chaque nuit une nouvelle histoire et dont le récit se croise avec mille autres.
Prisonnière volontaire du Roi Shahriyar, son existence est à chaque lever de soleil remise en cause. C'est son talent de conteuse qui lui permet de gagner le sursis jusqu'à la prochaine nuit, jusqu'à une nouvelle histoire, où elle devra une nouvelle fois séduire le Roi et ainsi gagner sa grâce.
« Et c'est ce qu'il advint. »

On peut évidemment se poser la question sur les intentions de la jeune femme : pourquoi vouloir se jouer de la mort auprès d'un tyran alors qu'elle mène une vie paisible avec son père, loin du pouvoir, de ses enjeux et de ses colères ?
Les destins, souvent funestes, tissés par les histoires de Sharaz-De ne sont cependant que prétextes pour illustrer la folie du Roi et sont d'une certaine manière une pénitence à sa vie nocturne.
Il ne fait pas bon être trop bon ou trop heureux, car l'avidité ou la jalousie attire bien vite les êtres mal-pensants et les mauvais esprits. La mort se dessine au fil de chaque récit et nous rappelle sans cesse au choix de Sharaz-De, se plaçant elle-même sous l'épée de Damoclès comme pour mieux montrer à Shahriyar son erreur.

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Sharaz-De est une raconteuse d'histoires. Chacune d'entre-elles est une mise en abyme de sa propre vie et met parfois en scène des personnages qui vont eux-même narrer un récit. Pour reprendre un terme utilisé par Badelel (dans Château l'Attente), nous sommes dans une imbrication de récits métadiégétiques et Sergio Toppi, par la voix de la jeune femme, en est le chef d'orchestre.

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Ses planches font la part belle aux illustrations pleines et multi-scènes qui s'offrent en délice pour nos yeux. L'auteur transalpin est passé maître dans ces compositions complexes dans lesquelles chaque case prend corps l'une avec l'autre pour former une séquence narrative et visuelle qui prend tout son sens.
Plus incroyable encore est son approche graphique qui, forte d'une surabondance de traits, parvient à se libérer du carcan de papier sur lequel elle s'étale pour former des textures qui rendent le dessin vivant. Une surabondance qui ne nuit jamais à la lisibilité et qui apporte au contraire un rendu saisissant et unique où l'usage du blanc devient primordial.

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La chronique intégrale à lire sur BenDis... !
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
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