>
Critique de gambadou
En mars 2015, Fabien Toulmé a été troublé par le fait que les médias ont mis à la une un accident d'avion ayant entraîné le décès de 150 personnes, en présentant sans arrêt des reportages sur le crash, mais n'ont évoqué la noyade de 400 migrants en méditerranée que dans un entrefilet. Lui-même s'est senti plus affligé par l'accident d'avion que par le naufrage du bateau. "Mon hypothèse, c'est [...] que la différence de perception entre ces deux événements horribles est liée à une question d'identification et de proximité." Il a donc voulu connaître et faire connaître l'histoire d'au moins une famille de migrants. C'est à cette occasion qu'il a rencontré Hakim.
Hakim est un jeune syrien sans histoire, vivant à Damas.
Passionné de jardinage, il ouvre une pépinière, sort avec ses amis, commence à bien gagner sa vie, achète un appartement, envisage de se marier. Alors bien sûr, il y a la corruption, les dénonciations, les membres du service de renseignements qui peuvent à tout moment vous arrêter, mais la Syrie reste pour lui un pays agréable qu'il n'a jamais envisagé de quitter.
Quand le printemps arabe arrive en Syrie, c'est dans son quartier que les manifestations ont lieu. Il n'y participe pas mais vient en aide aux blessés. Arrêté et torturé à la suite d'une erreur, il apprend à son retour que son entreprise a été réquisitionné. Quelques semaines après sa sortie de prison, la guerre civile s'installe. Obligé de fuir quand les milices civiles à la solde du régime envahissent son quartier, il se réfugie avec sa famille chez des amis. Ayant déjà été arrêté une fois, il n'a plus aucun avenir en Syrie et ne veut pas prendre les armes, il décide donc de se rendre au Liban où un ami peut l'accueillir.
Ce sera le début d'un long périple. Car après le Liban où il ne trouve pas d'emploi, il va partir en Jordanie puis en Turquie ou il va rencontrer sa femme. Mineure, celle-ci pourra rejoindre son père réfugié en France, mais elle laisse derrière elle Hakim et son fils, Hadi. Ayant usé toutes les voies officielles, et afin de retrouver sa femme, Hakim et son fils vont prendre le chemin des migrants et vont se rendre en Grèce puis en Macédoine, Serbie, Hongrie, Autriche et Suisse avant d'arriver en France.
Tout le long de ce dur chemin, ils vont connaître la peur, le froid, la faim, les camps sordides, la fatigue mais aussi l'entraide et l'espoir.
Comme c'est Hakim qui raconte l'histoire, on sait dès le début qu'il s'en est sorti et qu'il a réussi à rejoindre sa femme en France, mais ça ne nous empêche pas de trembler quand son bateau se dégonfle lors de la traversée de la Méditerranée, quand il est arrêté à la frontière, quand son fils est malade ou quand il faut faire des choix de trajets.
J'ai aussi apprécié que l'auteur se mette en scène, nous montrant ses rencontres avec Hakim et sa vie de réfugié en France. le dessin est sobre, dans les tons bleutés, ce qui permet au récit de prendre le dessus.
Trois très bons romans graphiques avec beaucoup d'humanité, de justesse et d'émotion. Un témoignage à mettre entre toutes les mains.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
Hakim est un jeune syrien sans histoire, vivant à Damas.
Passionné de jardinage, il ouvre une pépinière, sort avec ses amis, commence à bien gagner sa vie, achète un appartement, envisage de se marier. Alors bien sûr, il y a la corruption, les dénonciations, les membres du service de renseignements qui peuvent à tout moment vous arrêter, mais la Syrie reste pour lui un pays agréable qu'il n'a jamais envisagé de quitter.
Quand le printemps arabe arrive en Syrie, c'est dans son quartier que les manifestations ont lieu. Il n'y participe pas mais vient en aide aux blessés. Arrêté et torturé à la suite d'une erreur, il apprend à son retour que son entreprise a été réquisitionné. Quelques semaines après sa sortie de prison, la guerre civile s'installe. Obligé de fuir quand les milices civiles à la solde du régime envahissent son quartier, il se réfugie avec sa famille chez des amis. Ayant déjà été arrêté une fois, il n'a plus aucun avenir en Syrie et ne veut pas prendre les armes, il décide donc de se rendre au Liban où un ami peut l'accueillir.
Ce sera le début d'un long périple. Car après le Liban où il ne trouve pas d'emploi, il va partir en Jordanie puis en Turquie ou il va rencontrer sa femme. Mineure, celle-ci pourra rejoindre son père réfugié en France, mais elle laisse derrière elle Hakim et son fils, Hadi. Ayant usé toutes les voies officielles, et afin de retrouver sa femme, Hakim et son fils vont prendre le chemin des migrants et vont se rendre en Grèce puis en Macédoine, Serbie, Hongrie, Autriche et Suisse avant d'arriver en France.
Tout le long de ce dur chemin, ils vont connaître la peur, le froid, la faim, les camps sordides, la fatigue mais aussi l'entraide et l'espoir.
Comme c'est Hakim qui raconte l'histoire, on sait dès le début qu'il s'en est sorti et qu'il a réussi à rejoindre sa femme en France, mais ça ne nous empêche pas de trembler quand son bateau se dégonfle lors de la traversée de la Méditerranée, quand il est arrêté à la frontière, quand son fils est malade ou quand il faut faire des choix de trajets.
J'ai aussi apprécié que l'auteur se mette en scène, nous montrant ses rencontres avec Hakim et sa vie de réfugié en France. le dessin est sobre, dans les tons bleutés, ce qui permet au récit de prendre le dessus.
Trois très bons romans graphiques avec beaucoup d'humanité, de justesse et d'émotion. Un témoignage à mettre entre toutes les mains.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
