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Critique de moussk12


Je remercie Georgwell de m'avoir donné l'envie irrésistible de me replonger dans la lecture des grands classiques russes, lus durant ma jeunesse.
Et pour commencer, je démarre avec l'un des écrivains les plus romantiques de son époque, le grand Tourgueniev.
Grand, tant par son talent que par sa taille, laquelle lui a d'ailleurs valu, en France, le qualificatif de "géant". Car Tourgueniev a longtemps vécu à Paris et faisait d'incessants aller-retour entre son pays et la France.

L'abandonnée.
Cette nouvelle est une histoire d'amour, celle de toute une vie racontée, dont les sentiments et les émotions sont magnifiquement décrits et transmis au lecteur, en si peu de mots.
Quand j'ai relu L'abandonnée, je n'ai pas pu m'empêcher de penser aux autres chefs-d'oeuvres de la littérature romantique anglaise, comme Jane Austen par exemple. Ces romans si longs, si longs. Mais pourquoi tous ces mots, toutes ces pages. Avec le recul, elles m'ont parues tellement inutiles.
Car comme l'a si bien dit Edmond Jaloux dans sa préface : "L'art d'Ivan Tourgueniev est de s'arrêter toujours quand il le faut. C'est en cela qu'il est un écrivain si merveilleux. Il a cette ressource suprême des plus grands, le silence. Tous les romanciers paraissent bavards à côté de lui. Une sorte de réserve délicate lui interdit d'expliquer, d'insister."

Ici, chaque personnage est décrit physiquement de manière succincte, et pourtant, on se les imagine très bien. Très vite, on les situe dans leur contexte familial et social. Et leur caractère et leur personnalité sont dévoilés de simples mots.
Par exemple, pour le personnage Ratsch, si odieux, si vulgaire, qui a été l'un des instigateurs principaux de la destinée malheureuse de la pauvre Suzanne, on n'a qu'une envie, qu'il le paye un jour ou l'autre, qu'il souffre lui aussi.
Et effectivement, la roue tournera pour lui. Tourgueniev en parle. En 4 lignes. Et c'est assez car d'abord, c'est ce que l'on attend et on est soulagé. Pourquoi s'appesantir ? Ce n'est pas ce personnage qui nous intéresse.

Les deux autres nouvelles, "Jacques Passinkof" et "Andréï Kolosov", plus courtes, sont aussi intenses et riches en émotions.

Très bon moment passé dans la Russie romantique.
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