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Critique de belcantoeu


Jacques Passinkov (1856), nouvelle brève mais riche en émotions, raconte une série de souvenirs du narrateur qui a été pendant trois ans le condisciple de Jacques Passinkov dans le pensionnat de l'Allemand Winterkeller. Quand Passinkov perd ses parents et se retrouve sans revenus. Winterkeller le garde gratuitement dans son établissement, mais lui demande en contrepartie de donner des cours gratuitement aux plus jeunes, et lui offre des conditions de vie moins brillantes que les autres élèves, et fort humiliantes. Passinkov s'éprend de la nièce de Winterkeller, Frederike, mais doit déchanter quand elle se marie avec le riche boucher allemand Jacob Kniftus dont Tourguéniev fait un portrait assez négatif.
Plus tard, le narrateur, Passinkov, et un certain Assanov, sont tous trois épris de la même fille, Sophie Nikolaïevna Zlotnitski. Elle feint l'indifférence, mais le narrateur découvre par hasard une de ses lettres qui la montre amoureuse d'Assanov. Lui-même n'ose pas avouer sa flamme, qui ne se révèle qu'en lui faisant une violente scène de jalousie qui ne fait que le discréditer. Quant à Passinkov, il cachera son amour jusqu'à sa mort. Sophie épouse donc Assanov, le pire des trois, un officier arrogant et buveur, à la vie débridée, qui la rend malheureuse (dans la première version de la nouvelle il est décrit de manière encore pire, ce qui a été atténué pour rendre plus plausible que l'héroïne ait pu s'éprendre de lui).
Sept ans plus tard, le narrateur est en Russie orientale lors d'un déplacement de service, et y retrouve Passinkov, blessé, et qui mourra peu après avoir révélé son amour pour Sophie, qu'il a toujours gardé secret. Un an et demi s'écoule encore, et le narrateur retrouve Sophie par hasard. Ils parlent de ce pauvre Passinkov sur lequel le narrateur s'apitoie car il n'a jamais été aimé par aucune femme. Sophie le dément. Sa soeur Barbe (Varia) était amoureuse de Passinkov sans lui dire et sans qu'il le sache, et ne s'est jamais mariée à cause de cela.
Enfin, le narrateur rencontre la gracieuse Maria (Macha) qui aimait de loin le pauvre Passinkov, aujourd'hui disparu. Que d'amours non avouées, non abouties ou ratées !
Le personnage de Winterkeller est inspiré de Johann-Friedrich Weidenhammer, le propriétaire du pensionnat moscovite où Ivan Tourguéniev et son frère ont fait leurs études secondaires. Passinkov est le portrait de Biélinski, un romantique des années 1830, pétri comme Tourguéniev de philosophie idéaliste allemande.
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