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Critique de topocl


Le narrateur est un haut fonctionnaire européen (j'apprends a posteriori que c'est le même que celui de la clé USB, que j'ai lu mais dont il ne me reste rien). le texte est une divagation sinueuse, alliant des situations à caractère assez factuel, derrière lesquelles se cachent, dans une évocation tout en subtilité, les émotions d'un narrateur qu'on comprend plus complexe et fragile que ce qu'on attendrait de cet homme flegmatique en costard-cravate.

De la façon très erratique qu'adopte souvent le souvenir, mais avec une précision chirurgicale, on assiste à de nombreuses scènes professionnelles, forcément ancrées dans l'actualité (brexit, volcan islandais notamment), notamment des congrès. Ceux-ci sont l'occasion de rencontres féminines d'autant plus troublantes qu'inabouties sexuellement (encore que, une fois il est si saoul que le souvenir de la soirée s'estompe dans le nuage de l'ivresse et il ne sait plus ce qu'ils ont fait...). Au passage, on croise ses deux ex-épouses, son père qu'il enterre, son frère qui donne l'occasion de nouvelles considérations très strictement professionnelles, autour de l'architecture cette fois-ci.

C'est volontairement disparate et éparpillé. La lectrice se demande si le décalage entre les longues scènes professionnelles et les diverses émotions suggérées par le titre, beaucoup plus fugitives, n'est pas une simple astuce de l'auteur, comme un trait d'humour basé sur le contraste, qui privilégierait la blague d‘initiés par rapport au réel intérêt du livre. En quelque sorte s'il ne privilégie pas la malignité de la forme au détriment d'un fond finalement assez trivial.

C'est cependant le genre de livre qu'on lit sans déplaisir, savourant la fluidité de l'écriture, l'oeil pétillant de l'observateur, où le sentiment de vanité est soutenu par l'idée que la fin va enfin donner un sens à tout ça. Ha, oui les 6 derniers mots de la dernière phrase sont : « l'attirance et la crainte, le désir et la peur, l'amour et la hantise ». Et c'est la première fois que Toussaint utilise des mots qui sont réellement du registre de l'émotion, qu'il ne se contente pas de suggérer. Quelle chute .. !.??.. La lectrice suppose que l'auteur y a mis un certain humour... à moins qu'il ne soit carrément snob ?

Il y a là une certaine futilité au-delà de la maîtrise, futilité qui ne va pas jusqu'à un absurde qui la justifierait. Un exercice de style logiquement adoubé par Les Editions de Minuit.
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