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Critique de Aelinel


L'idée de lire Mary Poppins en version originale vient de deux constats :
– A Cagliari, lors de mon séjour en Sardaigne, j'ai trouvé un livre pour enfants en kirigami intitulé Una passegiata con Mary Poppins (Une promenade avec Mary Poppins) que j'ai trouvé absolument magnifique. Mais, laissons cela de côté car il fera l'objet d'une prochaine chronique.
En revanche, je ne connaissais rien de ce classique pour enfants. Il ne me restait qu'un vague souvenir du film de Walt Disney, vu lorsque je devais avoir huit ou neuf ans. Je me remémorais une jeune femme joviale et habillée à la mode anglaise de la fin du XIXème siècle. Elle avait toujours avec elle un parapluie dont le manche était un canard bavard et qui lui permettait de s'élever dans les airs. Ah oui! Et j'oubliais surtout son sac dans lequel on pouvait trouver tout et n'importe quoi!
– la seconde, je dois améliorer mon anglais et je ne sais pas si vous vous rappelez mais lire d'autres romans en version originale (italien ou anglais) était l'un de mes objectifs de début d'année (Merci, Apophis).

Au 17 Allée des cerisiers, à Londres, la famille Banks doit au plus vite trouver une nouvelle nounou pour garder leurs quatre enfants : Jane et Michael ainsi que les jumeaux John et Barbara. C'est alors qu'une jeune femme un peu étrange arrive avec le vent d'est, Mary Poppins. Mrs Banks est de prime abord un peu surprise par les manières de cette nounou qui refuse de lui montrer ses recommandations. En revanche, les enfants sont plutôt curieux : qui est-elle donc cette femme revêche, arrogante et vaniteuse, capable de monter un escalier assise sur la rampe, de sortir toutes sortes d'objets de son sac vide ou de comprendre le langage des animaux?

Lire dans une langue étrangère n'est pas évident pour plusieurs raisons : si le sens de certains mots m'échappait, je faisais comme Apophis me l'avait conseillé, je les sautais! de toutes manières, la plupart sont récurrents et il est simple de deviner leur sens, après. C'est drôle aussi mais il m'est arrivé de faire quelques contresens notamment dans le chapitre où les jumeaux conversaient avec un étourneau! Enfin, la version que j'avais, a été remaniée. En effet, j'avais lu sur Babélio que le chapitre Bad Tuesday sur la boussole, véhiculait des stéréotypes racistes. Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'au cours de ma lecture, ce n'étaient pas des personnages originaires d'Alaska, d'Afrique subsaharienne, de Chine ou d'Amérique du Nord que Mary Poppins, Jane et Michael ont rencontrés mais bien un ours blanc, un ara, un panda et un dauphin!

Pour en revenir au personnage de Mary Poppins, vous pouvez immédiatement oublier celui du film! Je comprends mieux maintenant pourquoi Pamela Lyndon Travers n'a pas du tout aimé l'adaptation cinématographique de Walt Disney! Les deux personnages n'ont rien en commun! Dans le roman, Mary Poppins est très ambivalente : d'un côté, elle ne rend aucun compte à ses employeurs, elle rabroue sèchement les enfants lorsque ceux-ci lui posent des questions, elle passe son temps à s'admirer ou à rajuster ses vêtements lorsqu'elle passe devant une vitrine d'un magasin ou envoye promener les commerçants ; et de l'autre, elle possède des dons étonnants comme défier les lois de l'apesanteur, converser avec les animaux, raconter de belles histoires aux enfants ou raccrocher des étoiles dans le ciel.

Hormis le premier et le dernier, chaque chapitre de ce roman est indépendant. Ils peuvent donc faire chacun l'objet d'une courte histoire du soir. Les aventures sont caution à différentes interprétations. J'ai pu lire que Pamela Lyndon Travers d'origine australienne est venue en Angleterre lorsqu'elle avait une vingtaine d'années et qu'elle avait eu l'occasion de rencontrer des artistes adeptes de théosophie. Il y aurait ainsi plusieurs références dans le récit, notamment celles aux étoiles. Par exemple, il y aurait celle accrochée à la corne d'une vache rouge qui se met à danser ou celle que Mary Poppins accroche dans le ciel, etc… Pour ma part, je pense plutôt au contexte économique et historique dans lequel ce roman a été écrit. En effet, il est paru en 1934, soit quatre ans après le début de la Grande Dépression. L'auteure n'aurait-elle pas voulu insuffler un peu de fantaisie et de merveilleux dans un quotidien un peu morne et difficile?

En conclusion, la lecture de Mary Poppins a été un peu difficile en anglais mais elle m'a permis d'acquérir du nouveau vocabulaire. Si je ne m'attendais pas du tout au début du roman à cette Mary Poppins complètement différente de celle du film, il n'empêche que je me suis bien attachée à elle, à son indépendance et à ses dons un peu fantasques!
Lien : https://labibliothequedaelin..
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