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Critique de Lucrese1


S.K. Tremayne est un des pseudonymes du journaliste et auteur britannique Sean Thomas, né en 1963. Il a écrit écrit plusieurs livres sous son nom ainsi que des thrillers archéologiques et religieux sous le nom de Tom Knox.
S.K. Tremayne est vraiment un auteur “à atmosphère”, avec des thrillers psychologiques extrêmement agréables à lire. En effet, l'écrivain britannique utilise de beaux endroits qui ont toujours un côté sombre et mystérieux, avec des histoires tout aussi sombres qui hantent les mémoires de leurs occupants.Ce sont des endroits éloignés de tout, les personnages vivent souvent dans d'anciennes demeures, des manoirs à des km du premier village. Dans “Le doute”, ils vivent seuls sur une petite île écossaise au large de l'île de Skye, dans “la menace”, ce sont les Cornouailles, sur les falaises de Penwith, au sud-ouest de l'Angleterre et dans “Juste avant de mourir”, c'est le Devon avec ses dolmens et le fameux “Wistman's wood”, sa forêt secrète hors du temps...
Dans son dernier livre, "The assistant'( qui n'a pas encore été traduit en français, mais ça ne pourrait tarder !), c'est un changement radical de décor ! Fini les landes, les forêts, les vieux manoirs et les familles avec un enfant ! Non, dans “The assistant”, S.K.Tremayne nous dépaysage tout à fait! ! le personnage principal est une femme comme dans les trois premiers livres, mais cette fois, elle n'a ni mari, ni enfant, ni chien !
Jo, jeune femme divorcée, est journaliste et travaille à domicile comme freelance, elle n'a pas de revenus stables et se voit dans l'obligation d'accepter l'aide de son amie d'enfance lorsque cette dernière lui propose de cohabiter avec elle dans son appartement, pas un simple flat mais un "smartflat", rempli de gadgets informatiques et surtout, un "home assistant", Elektra, qui donne la température, règle la luminosité... Si dans les trois premiers romans, on devinait l'époque, c'est parce que les personnages utilisaient des smartphones, quand l'endroit le permettait, ici, c'est la technologie qui domine la vie des différents personnages !
Jo se sent heureuse de pouvoir vivre dans un appartement aussi beau, dans un quartier devenu assez recherché par les londoniens et assez chers: Camden Town, un quartier d'artistes où Charles Dickens, Dylan Thomas et Sylvia Plath (pour ne citer que quelques noms) ont vécu ! C'est un cadeau tombé du ciel pour Jo qui se retrouve soudainement sans domicile après un divorce et qui n'a pas assez d'argent que pour se louer un appartement décent à Londres. D'autant plus que son amie voyage beaucoup pour son travail ( elle fait des reportages à l'étranger et doit s'absenter régulièrement pendant plusieurs mois un peu partout dans le monde) et que le loyer que lui demande son amie aisée est plus que modéré, voire “ridiculement bas” compte tenu de l'emplacement et de l'espace de l'habitation ! Jo aura le temps et le loisir de se retrouver, pourra travailler sans stress et pourquoi pas, rencontrer de nouveaux amis ? Mais Jo a aussi un passé secret et douloureux et petit à petit, Elektra, “la home assistant” va se comporter étrangement. Au début, Jo va penser qu'il s'agit d'un simple problème informatique, mais lorsque Elektra commence à lui parler sans que Jo ne la sollicite, qu'elle lui remémore des secrets les plus sombres enfuis depuis bien longtemps, lui récite des poèmes plus sombres les uns que les autres de Sylvia Plath, des poèmes qui parlent de suicide et du désespoir, de la solitude que l'écrivaine américaine a ressenti seule en Angleterre après la rupture avec Ted Hughes, la peur et le doute vont s'emparer de la jeune femme. Petit à petit Electra va l'isoler de ses amis et va finir par tenter la jeune femme au suicide. S'agit-il d'un complot? Quelqu'un, un ou une ami(e) de Jo aurait programmé la "home assistant" dans le but de terrifier la jeune femme et de l'isoler socialement et ainsi la pousser à commettre l'irréparable ? Ou tout cela serait le fruit de l'imagination de Jo ? Aurait-elle hérité de la maladie psychique dont souffrait son papa, la schizophrénie, car les ordinateurs ne peuvent pas lire nos pensées, n'est-ce pas ?
Je n'en dirais pas plus à part afin de ne pas dévoiler l'intrigue pour ceux ou celles qui seraient intéressés par "The assistant". Une chose est certaine : S.K. Tremayne ne m'a pas déçue ! Il sait, comme à son habitude, se mettre parfaitement dans la peau d'une femme, l'auteur a l'art de créer une atmosphère oppressante, dans un huis clos, avec son style typiquement british, un style qui nous rappelle parfois Daphné du Maurier. Si Hitchcock était encore parmi nous, je parie qu'il serait séduit par les histoires de l'auteur ! SK Tremayne est la preuve vivante qu'il n'y a pas besoin de crimes pour écrire un bon polar !
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