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Critique de 5Arabella


Nous sommes à Rathmoy, une petite ville irlandaise dans les années 50. La vie y semble paisible, immuable, même si le livre commence par un enterrement, celui d'une femme relativement riche, un personnage dans sa ville. Mais cette vie, où tout le monde connaît tout le monde, fait à peu près la même chose tous les jours, toutes les semaines, où l'on vit devant les yeux de la communauté, où rien n'échappe aux regards vigilants, est aussi étouffante, voire mortifère pour certains. Pour les enfants de Mrs Connulty, la femme morte, qui n'arrivent pas à sortir des rôles assignés par leur mère. Pour la jeune Ellie, mariée à un fermier bien plus âgé qu'elle, et qui a vécu un drame traumatisant avant de la rencontrer. Ellie rencontre un jeune homme, sur le point de quitter la région, et en tombe amoureuse, éprouvant enfin des sensations dont elle ignorait l'existence jusqu'ici. Mais Florian a vendu sa maison et il partira à la fin de l'été.

Comme à son habitude, William Trevor trace tout en finesse des portraits doux-amers de personnages attachants. Rien n'est asséné, tout est suggéré, pas grand-chose ne se passe, mais il y a une grande intensité dans les petits riens du quotidien. Il y a les souffrances enfouies, dissimulées dans des habitudes et routines qui permettent de faire comme si de rien n'était, la nostalgie de ce qui aurait pu être et qui ne sera pas, faute d'audace ou de chance, ou des deux. Et aussi des renoncements assumés, qui ne sont pas forcément que des abdications, des espoirs qui perdurent, entre raison et folie.

Un très beau livre, doux et violent à la fois. L'univers de William Trevor me touche une fois encore, et me donne envie de découvrir tous ses livres.
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