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Critique de Bobo1001


En lisant William Trevor, je me disais que ce court roman était à sa façon un vrai petit chef-d'oeuvre. Tourgueniev désigne ici l'auteur le plus fréquemment lu par une femme mal mariée et son cousin (aimé d'elle en secret puis ouvertement). En se plaçant sous le patronage du grand roman russe, cette oeuvre se trouve en bonne compagnie. Mais il faut dire que les points communs sont nombreux. Comme Anna Karénine le roman retrace l'existence d'une femme malheureuse et comme chez Tchekov on dépeint ici l'a vie de province, les rêves avortés, les hommes parfois minables et pourtant d'une grande bonté...
Rien ici ne correspond à l'image que l'on peut se faire d'une Irlande de carte postale des années 1950 qui occupent la place centrale du livre. On est aux antipodes de l'Homme tranquille. Pas de joie de vivre dans les pubs, pas d'évocation de la nature sauvage, mais au contraire les mesquineries d'une campagne arriérée vue au prisme d'une famille protestante au sein d'une Irlande ultra-majoritairement catholique.
La traduction semble parfois renforcer la volonté apparente de Trevor de se rapprocher des grandes oeuvres russes.
Toutefois ce livre écrit à la fin du 20ème siècle n'est pas que cela. Sa construction habile mélange chapitre anciens et situation actuelle en préservant une large part de mystère et le roman se révèle d'une incroyable profondeur en particulier à propos du pouvoir de la littérature (mais le livre en témoigne), de la beauté des amours platoniques, et de la difficulté à percevoir les autres. Un roman magistral que je recommande chaudement ! Certaines scènes restent gravées telle cette dérisoire et terrible soirée au premier jour du voyage de noces...
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