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Critique de mariecesttout


William Trevor affectionne, semble-t-il ,la fiction brève.
Nouvelles, bien sûr, mais aussi courts romans, dans lesquels beaucoup de choses sont éludées, varient en fonction de la mémoire de chaque personnage et en fonction de l'époque. L'écriture est lisse, l'analyse souvent très fine-c'est court, mais il vaut mieux ne pas sauter une phrase, il n'y en aura pas d'autre pour vous expliquer plus avant- comme dans la vie des personnages qui n'ont jamais droit à une séance de rattrapage.

Une famille, un couple et leur fille. Les parents décident de s'exiler, la petite s'enfuit et on la croit morte. Les parents quittent l'Irlande, Lucy revient dans la maison familiale où sont restés les domestiques et y passera sa vie. le père, veuf et très âgé, entreprendra seul le chemin du retour.
Il règne dans les romans et les nouvelles de Trevor une atmosphère brumeuse et désespérée. Les détails n'abondent pas, il faut deviner, essayer d'entrevoir la lumière. Même au sujet du contexte historique, car, après tout, pourquoi fuient-ils, ces parents ? On ne le comprend qu'au début de la deuxième partie.
Nous sommes en Irlande au début du XXème siècle, l'Irlande de la guerre civile qui ensanglante le nouvel Etat libre. Et pourquoi Lucy s'enferme t'elle comme en attente ? Par choix, sentiment de culpabilité, inaptitude à la vie ? On n'en sait rien, elle non plus, c'est le récit de vies gâchées, de vies de malheur, de soumission à un destin, d'incapacité d'action et de révolte, un récit qui transpire la mélancolie et le désespoir, chuchoté par des petites phrases bien concises.
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