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Critique de 5Arabella


Publié en 1991, ce roman de William Trevor est présenté par l'auteur comme faisant pendant à un autre de ses livres, En lisant Tourgueniev. Il ne faut toutefois pas que le lecteur recherche un quelconque lien dans l'intrigue ou les personnages, les deux récits sont bien distincts.

Ma maison en Ombrie est le récit fait à la première personne par le personnage principal du roman, Emily Delahunty. Elle est une dame mûre, pas si loin d'entrer dans la vieillesse, et après une vie compliquée et nomade, dont certains épisodes seront évoqués de manière plus ou moins explicite dans le livre, elle s'est installée en Italie, dans une belle maison, transformée en maison d'hôtes. Un événement tragique a transformé ce qui pouvait être considéré comme une existence confortable et sans grand soucis : un attentat dans le train où se trouvait Emily, qui s'en est tirée sans réelles séquelles, mais qui a provoqué la mort de la plupart d'occupants de son compartiment. Elle a recueilli trois des rescapés dans sa maison : un vieil général anglais, qui a perdu sa fille unique, un jeune allemand son amour ainsi qu'un bras, et une petite fille américaine dont toute la famille proche a succombé. Emily, qui jusque là écrivait des romans sentimentaux à succès, n'est plus capable d'écrire autre chose qu'une sorte de chroniques des événements, avec des retours en arrière, qui évoquent son passé.

Le récit n'est pas linéaire, ni complètement structuré. Emily s'avère progressivement comme une narratrice pas complètement fiable. Sa mémoire embellit un certain nombre de souvenirs, sélectionne, recompose. Au moment du récit, elle a quelque peu tendance à abuser de l'alcool, sans même s'en rendre compte, ce qui fausse quelque peu son appréciation de la situation. Elle croit aux rêves, aux signes astrologiques, aux prémonitions. L'optimisme de façade, une façade de bonne humeur positive, laisse apparaître les blessures, les expériences très difficile qu'elle a vécues. Et malgré le séjour dans la belle maison, le sort des survivants de l'attentat n'est guère enviable au final. le tragique est bien présent dans le quotidien, même si Emily refuse de l'expliciter, de le considérer comme tel.

Un beau livre, plein de lumière, même si la noirceur et la cruauté de l'existence sont terriblement présents.
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