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Critique de marina53


Elle se souvient, lors de ces nombreux étés, des courses folles avec les cousins, la cabane haut perchée, les rires, les longues soirées, l'odeur du miel et de la résine, le moelleux du pain, l'immensité du ciel bleu, les battements des sauterelles, sa main dans celle d'Harriett...

Elle se souvient du craquement des feuilles sous ses pieds, l'automne venu, le silence de la Maison, le crépitement et la chaleur du premier feu de cheminée, l'odeur de la pluie la nuit, le bruit du vent sauvage, les vapeurs salées du potage, le chagrin de quitter la Maison pour aller au Collège...

Elle se souvient du soleil qui brille sur la neige, le grand rire de Klaus, les pulls de l'arrière-grand-mère, le réconfort du chocolat chaud de Petit Père, les figurines en bois de Noël, les cris des corbeaux noirs, le ciel gris, l'amour d'Oktav, le blanc éblouissant...

Elle se souvient du piaillement des oiseaux, les fils à linge tendus de draps, l'odeur de lessive, les dessins de Louisa, les brins d'herbe vigoureux, les rires clairs, la mélodie des cuivres et le poids de la solitude...


Ce n'est qu'au crépuscule de sa vie qu'Isadora quittera la Maison pour entrer à l'hospice. Une Maison où elle aura vécu toute sa vie, ne pouvant se résigner à la quitter, allant jusqu'à sacrifier l'amour d'un homme qui l'aura demandée en mariage. Une Maison qui aura connu, au fil des années, le bonheur en famille, des morts, des départs mais qu'Isadora aura aimée toute sa vie, y puisant sa joie de vivre, s'y ressourçant. Une Maison gorgée de souvenirs, de bruits, d'odeurs, de couleurs, de rires et de larmes, de cris et de silence. Au sein des quatre saisons, Isadora replonge, avec nostalgie, dans son passé, où elle retrouve les siens. Si les années passent, si la Maison se vide, si Isadora se retrouve seule, elle convoque à chaque fois l'enfance qu'elle tente de faire revivre, de peur, peut-être d'oublier, que ce temps est révolu et d'effacer les peines, les larmes, le silence et l'amertume. D'une infinie délicatesse, Perrine Tripier convoque l'enfance et donne à voir, à sentir, à ressentir des scènes, des événements, tels des tableaux qu'Isadora veut dépoussiérer. Sa plume, poétique, vivante, sensorielle, se révèle d'une incroyable justesse.

Un premier roman délicat et mélancolique...
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