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Citations sur Promenades dans Londres : (Extraits) (7)

Quelle immense ville que Londres ! comme cette grandeur, hors de toute proportion avec la superficie et la population des Îles britanniques, rappelle immédiatement à l'esprit et l'oppression de l'Inde et la supériorité commerciale de l'Angleterre ! Mais les richesses provenant des succès de la force et de la ruse sont de nature éphémère ; elles ne sauraient durer sans renverser les lois universelles qui veulent que, le jour venu, l'esclave rompe ses fers, que les peuples asservis secouent le joug et que les lumières utiles à l'homme se répandent afin que l'ignorance aussi soit affranchie.
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Le contraste que présentent les trois divisions de cette ville est celui que la civilisation offre dans toutes les grandes capitales ; mais il est plus heurté à Londres que nulle autre part. On passe de cette active population de la Cité qui a pour unique mobile le désir du gain à cette aristocratie hautaine, méprisante, qui vient à Londres deux mois chaque année, pour échapper à son ennui et faire étalage d'un luxe effréné, ou pour y jouir du sentiment de sa grandeur par le spectacle de la misère du peuple ! ... Dans les lieux où habite le pauvre, on rencontre des masses d'ouvriers maigres, pâles, et dont les enfants, sales et déguenillés, ont des mines piteuses.
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Le cheval arabe, le cheval andalou, le cheval chilien sont de divines créatures! Elles réunissent tout: l'élégance à la grâce, la force à l'agilité, la souplesse à la hardiesse des mouvements, la beauté de la robe à la pureté des lignes, la vivacité de l'expression au feu du regard. En voyant un de ces chevaux, soit au repos, en marche, ou lancé, tous s'écrieront : oh ! quel superbe animal !
Mais, me dira-t-on, l'objet du cheval anglais n'est pas de paraître beau, gracieux, agréable à l’œil ; il est élevé pour le trait ou pour la course : la destination de ceux-ci est de courir. Pauvre bête! ils n'ont pas respecté en toi l’œuvre de Dieu ; tu es la créature de leurs mains. Les malheureux! comme ils t'ont traitée! Ils t'ont voulue sans crinière et sans queue ; ils ont contourné tes formes, anéanti plusieurs de tes facultés pour en exagérer d'autres ; tu n'es plus qu'un être chétif, qui a perdu son type primitif : pauvre bête! comme tu as été avilie par eux! Ils t'ont réduite à n'être qu'une machine locomotive, ou la roulette qui, par sa lenteur ou sa rapidité, détermine la perte ou le gain. Pauvre bête! Méchants hommes!
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Ainsi, le grand acte d'humanité qu'on nous prône depuis trente ans n'est autre chose qu'un calcul commercial bien réfléchi, bien pesé! Et tout le continent, pendant trente ans, a été dupe! Le charlatanisme des honorables gentlemen qui composent le Parlement britannique a fait croire à la philanthropie et au désintéressement d'une société de marchands! En présence de pareille déception, on serait tenté de supposer que l'Europe, que l'espèce humaine en entier a, comme les individus, des moments d'atonie, de sommeil et de folie. Cependant, ce vernis d'hypocrisie dont ils parent leurs actes n'est pas seulement pour en imposer aux étrangers; ils veulent encore que ce peuple de prolétaires qu'ils tondent bien ras, qu'ils pressurent de toute manière, auquel ils pèsent le pain, ils veulent - cruelle ironie ! - que ces esclaves, qui plient sous le faix, se croient libres!
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Qu'on se représente des hommes, des femmes, des enfants, pieds nus, piétinant la fange infecte de ce cloaque; les uns accotés au mur faute de sièges pour s'asseoir, d'autres accroupis à terre; des enfants gisant dans la boue comme des pourceaux. Non, à moins de l'avoir vu, il est impossible de se figurer une misère aussi hideuse! un avilissement aussi profond! une dégradation de l'être humain plus complète!!! Là, je vis des enfants entièrement nus, des jeunes filles, des femmes nourrices pieds nus, n'ayant qu'une chemise qui tombait en lambeaux et laissait voir leur corps nu presque en entier... des vieillards blottis dans un peu de paille devenue fumier, de jeunes hommes couverts de guenilles. L'extérieur et l'intérieur des vieilles masures s'accordent avec les loques de la population qui les habite. Dans la plupart de ces habitations, ni les fenêtres ni les portes n'ont de fermeture; il est très rare qu'elles soient carrelées; elles renferment une vieille table en bois de chêne grossièrement faite, un escabeau, un banc de bois, quelques écuelles d'étain, un chenil où couchent pêle-mêle père, mère, fils, filles et amis; tel est le confort du quartier irlandais.
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En France, et dans tout pays où l'on se pique de quelque courtoisie, l'être de la création le plus honoré, c'est la femme ; en Angleterre, c'est le cheval. Dans ces îles fortunées, le cheval est roi! Non seulement il a le pas sur la femme, mais encore l'homme le lui cède.
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Il faut avoir visité les villes manufacturières, vu l'ouvrier à Birmingham, à Manchester, à Glasgow, à Sheffiels, dans le Staffordshire, etc., pour se faire une juste idée des souffrances physiques et de l'abaissement moral de cette classe de la population. Il est impossible de juger du sort de l'ouvrier anglais par celui de l'ouvrier français. En Angleterre, la vie est de moitié plus chère qu'en France, et depuis 1825 les salaires ont subi une telle baisse que presque toujours l'ouvrier est obligé de réclamer les secours de la paroisse pour faire vivre sa famille ; et, comme les paroisses sont accablées par le montant des secours qu'elles accordent, elles en règlent la quotité, relativement aux salaires et au nombre d'enfants de l'ouvrier ; non en raison du prix du pain, mais d'après le prix de la pomme de terre ; pour le prolétaire anglais, le pain est une nourriture de luxe !
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