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Critique de TerrainsVagues


S'il est un écrivain qui m'est devenu indispensable, c'est bien Lyonel Trouillot. J'enchaine ses titres les uns après les autres avec toujours un peu plus d'émotion à chaque fin de lecture, avec toujours un peu plus d'envie de traverser ses paysages. le besoin de me laisser transpercer par ses mots, sa poésie, encore et encore, se fait un peu plus pressant page après page, révolte après révolte.

« Parabole du failli », quel beau livre.
La vie, l'amor. Et l'homme, funambule, fragile, si fragile. L'homme sur son fil, toujours à la limite, perdu à une frontière entre deux crépuscules, entre deux émotions. Il suffit de si peu pour que le jour s'éteigne ou que les ténèbres s'allument.
Et puis le temps assassin, sournois, le temps, là, mord à l'improviste. le fourbe, avec la seule certitude qui soit, celle de la morsure des jours passés, des jours « très passés ». La seule égalité des Hommes est dans cette mort sure qui est au bout du chemin.

Une grande ville entre paillettes et néons, de celles qui usent d'artifices pour masquer les névroses de ses habitants. Un homme, acteur Haïtien aux portes de la reconnaissance, et sa rencontre avec un bout de macadam, un homme qui quelques secondes avant son rendez vous bitumé se trouvait douze étages et quelques dizaines de mètres plus haut.
Haïti, Port au Prince, la misère à l'état brut. le chef de la rubrique nécro du canard local et le prof de maths, deux amis qui de leur duo avaient fait un trio avec Pedro l'acteur.
Souvenirs et questions, colère et manque, incompréhension et douleur sur fond de mémoire des jours heureux ou pas, mémoire qui garde vivant bien après un dernier souffle.

Pas de larmoiement dans ces pages, juste de l'émotion brute sachant garder sa pudeur. C'est écrit merveilleusement bien, tout sonne juste et quel que soit le sujet traité, la poésie coule de la plume de Lyonel Trouillot une fois encore.
Quelques empreintes du temps, un premier dialogue posthume, un livre rare.
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